Dimanche, le rabbin est resté à la maison
de Harry Kemelman

critiqué par Shelton, le 7 août 2007
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Une aventure de David Small
J’ai déjà dit tout le bonheur que m’apportait cette collection, « grands détectives ». Mais, je ne les ai pas tous lus, bien évidemment. Alors, il y a quelques jours, en furetant dans le centre Emmaüs, près de chez moi, j’ai trouvé, pour trois sous cinquante, un roman dont le détective était un rabbin. Cette série de Harry Kemelman n’était jamais entrée chez moi, même si j’en avais déjà entendu parler. Je me lançais à l’aventure, euh, disons plutôt, dans la lecture…
Le rabbin est David Small, il est dans une petite ville du bord de mer, aux Etats-Unis, du côté de Boston, dans le Massachusetts… Il est toujours intéressant de préciser que cet état est l’un des plus ouverts, des plus libéraux des States…
Notre rabbin gère les prières d’une petite communauté qui se prépare aux fêtes de la Pâque juive. Je ne connaissais rien, ou pas grand chose, à la religion juive mais dès les premières pages on pénètre tout cela avec sérénité, un vocabulaire spécifique mais qui est très bien expliqué en fin de volume, et surtout, au contact des différents membres de la communauté qui ont chacun un regard différent, complémentaire et pédagogique pour nous les ignares, les goïm…
Je lisais paisiblement mon roman, quand j’ai réalisé que nous arrivions à la moitié sans crime, sans cadavre et seulement quelques petites tensions au sein de la communauté juive dont le nouveau président cherche à licencier le rabbin, tout simplement. Mais pas de quoi en faire un roman policier…
Mais l’auteur conduit bien son histoire. Nous sommes immergés dans la vie quotidienne de ce rabbin, nous faisons connaissance avec sa femme Myriam, son fils Jonathan… Les différents membres de la communauté, les retraités, les cadres supérieurs, les tenanciers de salles de bowling… Nous connaissons tout le monde !
Aussi, quand le drame éclate, nous sommes concernés… Deux hommes meurent. Un trafiquant de drogue est assassiné dans une ville voisine… Un jeune Juif est étouffé dans une maison de la ville, qui était à vendre, que certains dissidents de la communauté voulaient acheter pour la transformer en synagogue… Mais, c’est aussi, dans cette maison, qu’un soir d’orage, le jour du crime, un groupe de jeunes Juifs de la communauté trouve refuge, par effraction après avoir tenté un pique nique sur la plage… Un groupe qui voit vivant pour la dernière fois Moose…
Alors, pour l’intrigue policière, cessons-là les indices qui ne pourraient que vous rendre la lecture du roman moins agréable. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman de Harry Kemelman, mais je ne suis pas certain qu’il soit aisé de trouver en librairie ces textes. Sûr, je vais me mettre en recherche des autres romans ayant David Small comme détective car j’ai beaucoup aimé son humanisme, son réalisme, son sens du religieux et de la tradition…