Pink
de Gus Van Sant

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 1 août 2007
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Blank
Gus Van Sant fait du cinéma allant de l’accessible jusqu’à l’expérimental. Dans son premier roman, il se situe entre les deux. Difficile de résumer l’histoire, puisqu’il n’y en a pas. Un chapitre est consacré à un séjour dans un centre de réhabilitation, l’autre à des rencontres entre acteurs et intervenants du bizness hollywoodien, le suivant à un barbecue, puis on se tape des pensées et extraits de trucs artistiques bizarres.

Le seul lien unifiant les morceaux éparpillés est la narration de Spunky, un cinéaste bas de gamme dans la cinquantaine. Pourtant, si on se fie au ton et aux nombreux dessins accompagnant le texte, on croirait lire un adolescent attardé. Les descriptions du physique et de la personnalité des figures d’une faune touffue sont reléguées aux interminables notes de bas de page, donc le rythme est constamment interrompu. Même si les personnages sont déguisés, on reconnaît les icônes pop-jeunesse du début des années ’90 : River Phoenix, Kurt Cobain, Keanu Reeves etc.

Je ne sais pas trop ce que l’on doit soutirer de ce roman prétentieux? Pour ma part, je n’ai en tête que la vacuité d’un certain milieu. La plume de Van Sant est ordinaire. « Je pense. Je suis un humble penseur. Je suis un homme. Je suis un homme humble. »
Ses anecdotes sont banales. « Jamais je n’ai rencontré un client qui ne cumule or et mauvaise haleine. Peut-être ai-je moi aussi mauvaise haleine. Il faut que je demande à Jack, le jeune que j’ai rencontré à la laverie automatique. » La pseudo philosophie véhiculée est risible. Bref, de la bouillie pour les chats du début à la fin.

Comme la parodie ‘Brice de Nice’ a si bien démontré: à trop vouloir faire cool on a l’air con. Mais, je ne crois pas que c’était l’intention…