Adieu, ma jolie de Raymond Chandler

Adieu, ma jolie de Raymond Chandler
( Farewell my lovely)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Ferragus, le 30 août 2001 (Strasbourg, Inscrit le 8 mai 2001, 61 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (15 063ème position).
Visites : 6 905  (depuis Novembre 2007)

Un détective désenchanté

Moose Malloy cherche Velma dans un bar louche de Central Avenue à Los Angeles. Moose Malloy est une grosse brute épaisse qui vient de purger huit ans de prison. Il n'a plus qu'un but : retrouver Velma.
Comme toujours dans les romans de Chandler, l’intrigue n'a pas grande importance. Chandler aimait à dire que ses histoires étaient si compliquées qu'il avait lui même du mal à les comprendre. Marlowe qui a croisé les pas de Malloy dans le bar où ce dernier a « revolvérisé » deux quidams, sera successivement garde du corps malchanceux (son client se fait assassiner une heure après avoir fait appel à ses services), supplétif de Nulty, un lieutenant de police incompétent, souffre-douleur d’Amthor, un charlatan, dealer à ses heures perdues, quasi gigolo de Mrs Grayle, drogué, etc..
Adieu ma jolie est un des meilleurs polars de Chandler. Si un mot devait suffire pour qualifier Chandler, ce serait : ellipse. A un style qui est, à mon sens, fait pour servir idéalement la langue anglaise tant il est ramassé, se joignent un sens narratif et des qualités de portraitiste remarquables. Et puis surtout, on y retrouve, à la quintessence, une nostalgie désenchantée, désabusée et qui se voudrait détachée. C’est l’essence même du monde de Chandler, incarnée par un Philip Marlowe, privé solitaire qui tente envers et contre tout de rester droit dans ses bottes ; attitude prométhéenne qui porte sans efforts et sans cesse le lecteur. Et pour les gourmands, on ne se lassera pas des dialogues étincelants et parfois surréalistes que Marlowe mène tantôt avec Mrs Grayle, tantôt avec Anne Riordan, pendant féminin du détective noctambule. C’est là du grand art !

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Les éditions

  • Adieu, ma jolie [Texte imprimé] Raymond Chandler trad. de l'anglais par Geneviève de Genevraye revue par Marcel Duhamel et Renée Vavasseur
    de Chandler, Raymond Genevraye, Geneviève de (Traducteur)
    Gallimard / Folio. Policier
    ISBN : 9782070410415 ; 8,60 € ; 06/06/2000 ; 301 p. ; Poche
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Du pur Chandler !

8 étoiles

Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 58 ans) - 15 septembre 2020

Marlowe reçoit l’appel d'un certain Lindsay Marriott qui lui demande de lui servir de protecteur au moment du paiement d'une rançon. Marlowe accepte le contrat. Mais, cette nuit-là, dans un lieu désert, alors qu'il attend dans l'obscurité, il est assommé. À son réveil, il découvre le cadavre de Marriott. Il parvient à fuir les lieux grâce à la présence de la jeune Anne Riordan. Fille d'un officier de police, elle fait une fausse déclaration à la police pour aider Marlowe. Certains indices conduisent Marlowe vers Mrs. Grayle, une femme riche, Amthor, un médecin sadique, et plusieurs policiers corrompus.

Loser magnifique

8 étoiles

Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 54 ans) - 17 juin 2013

Le "privé" est une figure incontournable du film policier, il est sans cesse réactualisé, et Maigret, Columbo ou d'autres flics de pellicule adoptent ses méthodes. C'est une figure romantique : Les femmes qu'il aime se font tuer, ses clients sont souvent des escrocs ou des criminels, il se fait régulièrement avoir et ses revenus sont la plupart du temps inexistants.

Ceux qui apprécient les histoires rationnelles ne doivent pas lire Chandler car l'histoire n'a souvent ni queue, ni tête et part dans toutes les directions. Ce n'est pas ce qui en fait l'intérêt, et à la rigueur, on s'en fichera éperdument.

Ce qui compte, c'est l'ambiance, les personnages, la psychologie, les femmes fatales, les commentaires désabusés du privé qui revient toujours dans son bureau à la fin, vers la bouteille de scotch qui traîne dans un tiroir.
Mine de rien, il y a de temps en temps des notations lorgnant vers la critique sociale et un rien de poil-à-gratter pour les censeurs. Les puissants sont des salauds prêts à tout et les institutions toujours corrompues.

De plus, saviez-vous que Philip Marlowe était homosexuel dans les romans de Chandler du moins à ce qu'en dit l'auteur lui-même dans sa correspondance ?

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