Allemann
de Alfred Kolleritsch

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 26 juillet 2007
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Les griffes du fascisme
Étrange ambiance que celle de ce roman. Nous sommes en 1941, en pleine expansion nazie. L’Autriche n’est pas épargnée par la vague et le petit Jozef grandit dans ce monde en turbulence partageant son temps entre son village et un pensionnat qui forme les jeunesses hitlériennes. On suit le quotidien du jeune protagoniste en sachant qu’il est du mauvais côté, celui des méchants, ceux qui vont perdre la guerre.

Il n’y a pas de rebondissements. C’est une étude de l’époque, atmosphérique et voilée. Les personnages secondaires sont effacés, parfois sinistres. Bizarrement, les jeux sexuels des garçons de l’établissement, encouragés par l’éducateur Allemann, prennent beaucoup de place. La façon dont l’auteur a choisi d’exprimer une rébellion contre la mainmise du national-socialisme sur l’individu.

Les intentions du livre ne sont pas claires. Il s’agit d’une œuvre provoquant un malaise intriguant sans qu’on ne puisse en identifier la cause. Et c’est justement pour cette raison que je l’ai apprécié.