La ville des frelons
de Patricia Cornwell

critiqué par Persée, le 29 août 2001
(La Louvière - 73 ans)


La note:  étoiles
Chronique d'une ville
Cette fois Cornwell abandonne Scarpetta le temps d’un livre pour dresser une sorte de chronique policière de Charlotte, une ville des Etats-Unis que le général Cornwallis avait qualifiée en son temps de « hornet's nest », nid de frelons.
L’auteur révèle dans sa préface avoir assumé durant quatre ans (à temps partiel) les fonctions d'auxiliaire de police parallèlement à celle de journaliste. Aussi son héros, exerçant les mêmes fonctions, se trouve-t-il en pays de connaissance.
Plus que le fil de l'intrigue (un serial killer à l’oeuvre), c’est le quotidien des interventions policières sur le terrain qui met en lumière, à la lueur des « maglite », la détresse humaine des uns, le dévouement des autres. Les rivalités entre collègues, attisées par le monde politique dont ils dépendent directement, les relations tendues entre ces mondes et la presse, les tensions entre les hommes de terrain et les juges sont subtilement mises en scène, à travers des personnages adroitement croqués.
Toute une galerie défile sous nos yeux : des hommes et des femmes de chair et de sang, avec leurs faiblesses et leur grandeur. Ces gens-là ont des conjoints, des enfants. Ils ont leurs obsessions ou leurs contrariétés. Ils tiennent ou ils craquent. Leur santé leur joue des tours. Ils ont leurs humeurs et leurs coups de gueule. Même les brutes paraissent humaines, cachant sous des dehors machistes leur bêtise et leur impuissance. Bref, une tranche d'humanité.
Et Cornwell d’entortiller ce petit monde à la fois banal et pittoresque dans un récit qui captive l’attention du lecteur. Ceci n'est pas du pur polar : c’est une épreuve d’artiste. On en redemande.
Diversion trop ambitieuse… 6 étoiles

Patricia Cornwell abandonne avec ce roman le personnage de Kay Scarpetta pour commencer une nouvelle série qui se déroule à Charlotte, en Caroline du Nord. Une cité depuis longtemps surnommée «le nid de frelons de l’Amérique».
La violence y est quotidienne.

Virginia West, chef de division, enquête sur une série de meurtres visant exclusivement des hommes d’affaires de passage. C’est dire si elle est ravie lorsque sa supérieure hiérarchique lui confie pour mission de patrouiller dans la ville avec Andy, un jeune journaliste désireux de vivre la vie des flics au quotidien?
Mais Andy, d’abord maladroit, se révélera assez vite un coéquipier hors pair.

En délaissant ici provisoirement son personnage fétiche de Kay Scarpetta, l’auteur nous entraîne dans l’enfer quotidien d’une ville moyenne d’Amérique au bord du chaos social: drogue, prostitution, violence, dérives multiples, au gré d’un suspense qui n’exclut pas l’humour.

Les personnages secondaires pullulent dans un rythme endiablé et très rapidement tout semble aller dans tous les sens, même les chats s'en mêlent; l’auteur et le lecteur y perdent trop souvent pied tout au long de ces plus de quatre cents pages!
L’élément le plus innovateur et le plus intéressant de ce roman, somme toute assez sombre et fort chaotique, est l’humour omniprésent, ce qui en fait, malgré tous ses défauts, y compris une piètre traduction, une lecture relativement divertissante!
J’aime bien Patricia Cornwell.

FranBlan - Montréal, Québec - 81 ans - 15 mars 2014


sentiments mitigés 6 étoiles

J'ai découvert Patricia Cornwell à travers ce livre. Je pense en lire un autre pour me faire une réelle idée de l'auteur. En ce qui concerne "la ville des frelons", j'ai plutôt accroché ; même si c'est plus une histoire de relations et de découverte du quotidien des policiers qu'une réelle enquête policière. Je n'ai guère compris ce que venait faire les pensées du chat : un peu farfelu ces passages-là ! A lire tout de même.

Liliduc - - 44 ans - 11 octobre 2011


Bof ! 3 étoiles

Comme le signale Persée, on sort du polar classique pour entrer dans du roman psycho. Malheureusement, il s'agit pour moi de la psycho à bon marché et je préfère de loin Cornwell dans les romans avec Scarpetta. J'ai trouvé ce roman barbant et même plus: rasant!

Otbest - Bruxelles - 68 ans - 12 septembre 2001