Scalpels
de Charles Gancel

critiqué par Cuné, le 23 juillet 2007
( - 56 ans)


La note:  étoiles
La honte
La honte, donc, déclinée en dix nouvelles. De « vraies » hontes, romancées, certes, mais non parées de beaux atours, des histoires qui ont le goût amer et douceâtre du plus impitoyable des juges : soi-même.

Le script, par exemple. Un trajet en métro, une attirance réciproque. Un jeune homme qui s’emballe, et en est déjà à imaginer ses réponses au coup de téléphone qu’il recevra. Le frisson de joie pure quand la jeune fille répond à ses attentes, et s’arrange pour saisir elle-même le papier avec le numéro de téléphone. La seconde pétrifiée où il se sent trop couillon d’avoir déliré, quand il croit avoir été victime d’un sordide vol. L’éternité du rouge qui monte au visage quand il comprend qu’il a tout gâché. C’est fini, irrattrapable, et c’est humiliant pour tout le monde…

Ces histoires ne font pas rire, pas plus qu’elles ne sont moralisantes. Elles racontent, simplement et avec une sobriété très joliment littéraire, des sales moments fugaces, avec lesquels nous devons tous vivre pour le restant de nos jours.