Confessions d'une groupie
de Pamela Des Barres

critiqué par Babsid, le 9 juillet 2007
(La Varenne St Hilaire - 36 ans)


La note:  étoiles
Du rock et de la vie, encore et encore !!
Une fantastique histoire vraie:

"Pamela, une jeune Californienne, se pâme pour ses rocks stars préférées. Quelques années plus tard, en plein avènement de l'ère Peace ande Love, elle se jette au cou de ses héros: les Stones, Led Zeppelin, les Byrds, les Kinks, les Who, les Doors, Jimi Hendrix Expérience, Frank Zappa, Alice Cooper et tant d'autres.
Tour à tour maîtresse, confidente, drug-partner, nounou, groupie d'un soir, elle traverse de l'intérieur cet âge d'or du rock, candide sur une corde raide, dans un tourbillon vertigineux.

Vingt ans plus tard, Pamela décide de raconter son tumultueux parcours. Il en résulte ce récit teinté d'humour et d'autodérision, chronique fasciné et fascinante des 60's et des 70's. "

Quelle vie merveilleuse. Quel bonheur d'être née et de vivre au bon endroit, au bon moment.
Avec beaucoup d'innocence et de passion, elle partage le quotidien de ces stars, lorsqu'elles étaient encore inaccessibles.
Elle nous emmène sur ses traces, à San Francisco avec les hippies, sur le Strip à Los Angeles, au coeur de ses coups de coeur (réciproque ou non) pour de grands noms du rock.

Son témoignage est riche, bouleversant. On ne peut que la remercier de rendre tout ces mythes du rock un peu plus vivants.
Elle m'a époustouflée et je l'en remercie, malgré une pointe de jalousie concernant son aventure avec le talentueux M. Page...

J'allais oublier, elle a servi de modèle au réalisateur d' Almost Famous, un très beau film.


En résumé, courez lire ce magnifique témoignage. A mettre entre toutes les mains, nostalgiques ou pas. C'est un vrai bonheur.
Elevée aux corn flakes 5 étoiles

Pamela des Barres est « une préado aux yeux écarquillés de Reseda, Californie ». Bien que ne présentant pas l’aspect sexuel accessoire de la chose, c’est peut-être la meilleure définition du mot « groupie ». Sinon, il y a le Robert : « personne, souvent une jeune fille, qui admire beaucoup un musicien, un chanteur ou un groupe, qui les suit dans ses tournées et assiste à tous ses concerts ». Enfin, vous pouvez toujours considérer que la chanson du tennisman Michel Berger, La Groupie du pianiste est une définition…
Levons tout de suite une ambiguïté : la groupie n’est pas une gourde prête à tout pour approcher son idole. Et quand je dis « tout », je pèse mes mots. C’est même plutôt l’inverse. Certes, et ce livre en témoigne, il y a une forme de naïveté dans la démarche – ce bouquin est franchement fleur bleue – qui respire la jeunesse américaine élevée en plein air, dopée à la compétition sportive et intellectuelle et pour qui le rock’n roll est un art de vivre autant qu’une échappatoire à ce carcan WASP.
La groupie, fan de groupes, est effectivement une jeune fille pleine d’une admiration sans borne pour ces extra-terrestres que sont les rock stars ou les acteurs. Ils incarnent, grâce à leur créativité, leur talent, une forme de vie libre de toute contrainte sociale et morale. Miroir aux alouettes bien évidemment mais tellement tentant.
Pamela des Barres est le modèle du genre, le prototype mais son texte est franchement trop Mademoiselle Age Tendre. Certes, le sexe existe mais la demoiselle va protéger sa virginité contre vents et marées avant de craquer. On s’en doute, ce n’était pas pour le Prince Charmant. Par contre, elle va se faire une réputation de spécialiste du plaisir buccal.
Passé cet aspect des choses assez banal, le bouquin jette un éclairage subtil sur l’envers du décor du rock. Le mâle y est dominant mais derrière les dieux de la scène, on trouve des petits garçons qui ont pris le bus pour l’âge adulte avec une carte d’étudiant en arts. Keith Moon, le dingue des Who, y est montré comme un personnage torturé, rongé par une faute inexpiable. Jimmy Page est une sorte de dandy anglais maniant le chaud et le froid avec un détachement feint. Mick Jagger, lui, est Mick Jagger : un charmeur invétéré mais pas un queutard fou.
Bref, dans l’ensemble, le bouquin tire en longueur sauf à aimer la lecture d’un journal intime. Bien sûr, la demoiselle a eu une vie bien remplie et le ton général est très optimiste mais cela reste une littérature adolescente, coincée dans la jeunesse de son auteur. Il y a deux suites à ce livre, ce qui peut constituer un triptyque intéressant dès lors que l’écriture évolue avec l’âge.

Numanuma - Tours - 51 ans - 16 février 2016