Histoire de ma fuite des prisons de Venise
de Giacomo Casanova

critiqué par DomPerro, le 6 juin 2007
( - - ans)


La note:  étoiles
La volonté de s'en sortir
La version officielle veut que Casanova ait été jeté dans les Plombs, funeste surnom des prisons de Venise, en 1755, pour athéisme et ses penchants envers les sciences occultes. L’autre version, plus cachée, indique que c’est plutôt parce qu’il représentait une forme de menace contre les pouvoirs vénitiens : Casanova ayant souvent agi à titre d’espion, s’entremêlant à travers de multiples secrets d’État.

Écrit en français, 32 ans plus tard, sa célèbre fuite de cette impressionnante prison de Venise, Casanova possède un style très personnel, naturel, qui ne se limite pas simplement à raconter les faits, mais a inclure des refléxions philosophiques. Et très vite, le lecteur comprend à quel point l’amour de la vie, littéralement, est plus fort que tout chez Casanova qui livre cette observation sur le suicide : ''Il est vrai qu’un homme qui se tue anéantit ses maux, mais il n’est pas vrai qu’il s’en délivre, puisqu’en se tuant il se prive de la faculté de sentir ce bénéfice.''

On le découvre épris de liberté, amoureux d’une longue tradition de morale, avec Pétrarque, Horace et, surtout, Boèce. On le ressent très bien désespéré, à certains moments, en proie à de souffrantes crises existentielles puis, lentement, ce goût tenace de liberté, comme une obsession, qui revient l'habiter dans sa petite cellule glauque.

À côté de cette histoire maintenant légendaire de sa fuite grandiose, il y a ce goût de la vie, de l’espoir écrasant les ténèbres les plus angoissantes de l’humanité entière.

Bref, petite lecture; grande inspiration.