Crimes et délits à la bourse de Pékin
de Marie-Claude Cantournet-Jacquet, He Jiahong, Xiao min Giafferri-Huang (Traduction)

critiqué par Cameleona, le 5 juin 2007
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
Enquête "à la chinoise"
Vous croulez sous les polars américains, français ou scandinaves au point de saturer ? Il est temps de passer aux chinois ! Nous nous étions déjà régalés des fameuses enquêtes du juge Ti, qui se déroulaient au VIIe siècle sous la dynastie des T’ang, mais attention : « Crimes et délits à la bourse de Pékin » n’a rien à voir avec les aventures du héros de Robert Van Gulik ! He Jiahong nous y fait découvrir une Chine moderne, où l’humour et la poésie ont toujours leur place, mais aussi les téléphones, l’import-export et la spéculation boursière.

Maître Hong, un as du barreau de Pékin, est sollicité pour défendre un jeune homme accusé d’escroquerie boursière. Parallèlement, le père de son client lui demande son aide dans la renégociation d’une affaire commerciale qui a mal tourné. L’avocat y retrouve une très vielle connaissance de l’époque de ses années aux Etats-Unis … On rencontre encore bon nombre de personnages dont on ne sait trop s’ils sont secondaires ou non, et bien sûr la très impertinente mais ô combien charmante assistante de maître Hong. Les fils des différentes intrigues se déroulent peu à peu, se croisent et se recroisent, plongent dans le passé pour expliquer le présent, jusqu’à ce qu’enfin on commence à en distinguer les motifs…

La traduction a dû représenter à la fois un délice et un calvaire, car le chinois est autrement plus poétique et imagé que le français, et se prête à d’innombrables jeux de mots : bravo aux traducteurs qui réussissent à faire passer cet humour typique de l’empire du milieu.
« Crimes et délits à la bourse de Pékin » va donc non seulement vous entraîner dans une enquête policière « classique » au travers d’une écriture inhabituelle, mais aussi vous plonger dans un monde très dépaysant, dont les usages, les principes et les références culturelles diffèrent totalement de ceux pratiqués en Occident. Rassurez-vous, vous ne serez pas trop perdus : les faiblesses humaines, elles, restent partout les mêmes !