Ecrivain d'amour
de Anne Rivier

critiqué par Sahkti, le 5 juin 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
A la mort si joyeuse...
Que ce court roman, d'abord publié sous forme de feuilleton dans "Domaine public" est jouissif.
Il s'agit de la correspondance échangée entre une veuve de pasteur, et son défunt mari qu'elle appelle "Mon Feu", juste après le décès et l'enterrement de celui-ci. Le mort se fâche, n'accepte pas la nouvelle vie de son épouse et revient lui dire, sous forme de dialogues et de monologues très drôles, acerbes à souhait et pleins de vie. Parce que ce décès, c'est une renaissance pour elle, mais aussi pour son amour des autres, y compris de son mari qui la trompait pourtant allègrement et lui faisait mener une existence de bonnet de nuit. Madame Wermeille devient Madame Merveille, écrivain d'amour au secours des asséchés de la plume et du coeur.
A travers ses échanges vifs et tendres, elle dresse le portrait d'un village qui se prête volontiers aux cancans (Anne Rivier excelle dans ces descriptions qui ne tombent jamais dans la caricature mais esquissent avec énormément de justesse les travers de la vie en petite communauté), parle de sa fille qui s'éloigne puis revient, de son ancienne vie, des ses hésitations face à toute cette liberté qui s'offre à elle, et du manque qu'elle ressent désormais et qu'elle entend bien combler.
Un livre qui se lit avec le sourire de la première à la dernière page et beaucoup d'attachement pour ce personnage central qui s'exprime avec vivacité et tendresse. Lorsqu'il y a des reproches, ceux-ci sont formulés sans aigreur; c'est un livre qui met de bonne humeur!