Le banquet (ou De l'amour) de Platon

Le banquet (ou De l'amour) de Platon
( Convivium)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie

Critiqué par Tistou, le 31 mai 2007 (Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 738ème position).
Visites : 8 748  (depuis Novembre 2007)

Socrate Guest star

C’est toujours étonnant de se rendre compte à quel point les Grecs, les Antiques s’entend, avaient à ce point ces réflexions philosophiques qui trancendent largement le cadre de l’époque. C’est vrai que prononce-t-on le mot : philosophe, on pense aussitôt aux Grecs. Et par exemple à Platon.
Le Banquet pourrait être pris pour un exercice de philosophie, c’est en fait une suite de discours sur l’amour, sur Eros. Les convives d’un Banquet décident de faire assaut de discours sur Eros au lieu de se livrer aux libations habituelles. L’exercice se clôturera avec celui de Socrate. A vrai dire, Alcibiade, arrivé émêché, interviendra in fine, pour nous conter comment Socrate peut résister à ses charmes et avances.
La structure est assez étonnante, comme inachevée. L’introduction nous amenant avec les convives au Banquet, avec notamment un passage qui restera étrange sur la réticence de Socrate à venir participer. On assiste ensuite à la discussion qui amènera le défi des différents discours sur ce qu’est l’amour. Puis ce sont les discours proprement dits nous amenant comme un point d’orgue à celui de Socrate qui mettra tout le monde d’accord. C’est enfin l’épisode Alcibiade, nous restaurant l’humanité de Socrate, qui nous le dépeint très différemment de l’être ascétique et ennuyeux qu’on aurait tendance à imaginer. La fin est ensuite curieuse at abrupte, comme inachevée ?
L’exercice au bilan pourrait donner lieu à une représentation théâtrale, on est très proche d’une pièce. Représentation théâtrale à la fois philosophique et littéraire.
Beaucoup d’émotion encore une fois à contempler par delà les siècles le fondement de nos systèmes de pensées.

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De la beauté de l'âme et du corps

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 11 avril 2020

Ce festin invitant à la discussion est consacré à un grand poète, Agathon, qui inspire le thème principal de la conversation, l'amour. Socrate, une fois n'est pas coutume, règle en maître de ce long dialogue. En appliquant la bonne méthode philosophique, les invités, tous masculins au passage, s'accordent sur la définition du terme, qui, en l'espèce, se décline, selon qu'il touche à une réalité purement physique ou plus personnelle, à l'image de la distinction des divinités qui y son consacrées, les deux Aphrodites, le double Eros. Il en vient à la conclusion qu'il vaut mieux préférer l'amant profond à celui qui n'aime pas.

Cette oeuvre présente le grand avantage de faire réfléchir, de prendre du recul sur cette notion, la relation autrui, l'importance de l'apparence, l'attachement à la personnalité, les raisons de la constitution d'une liaison. Après, l'intervention des divinités perturbe quelque peu, au moins un temps, la réflexion, mais il faut les prendre comme des allégories, pour que la description de leur action devienne utile. C'est intéressant.

L'un des plus beaux textes de Platon!

10 étoiles

Critique de Montréalaise (, Inscrite le 7 août 2010, 30 ans) - 13 novembre 2011

Le Banquet est une véritable discussion philosophique sur l'Amour entre Socrate, le grand philosophe qui veut continuer à chercher la Vérité, et 5 sophistes, ceux qui disent connaître tout et avoir toujours raison. Après avoir déclaré leurs cinq discours, Socrate, prétendant avec ironie son ignorance, préfère raconter une version originale de l'Amour qu'il a apprise de la prêtresse Diotime.

L'Amour n'est pas dieu mais intermédiaire entre les hommes et les dieux, entre l'ignorance et la connaissance, entre la beauté et la laideur; elle est l'union des contraires (vision héraclitéenne) et est motivée par le désir d'immortalité des hommes qui la cherchent soit par la procréation sexuelle, soit par la procréation intellectuelle (clin d'oeil à la maïeutique socratique). Pour découvrir l'Amour (avec un grand A), il faut commencer par les amours (petit a) du monde sensible et gravir les degrés jusqu'à l'atteindre.

Un texte dialectique d'une beauté stylistique incroyable, à tous ceux qui aiment la philosophie (l'Amour de la sagesse).


Morale

10 étoiles

Critique de Slimnature (, Inscrit le 11 juin 2008, 67 ans) - 6 janvier 2009

Bon ben,qui ne connaît pas Socrate, et qui connaît Socrate qui ne connaît pas le Banquet de Platon par Socrate ou l'inverse?
Difficile de déterminer qui est l'auteur,même si les spécialistes parlent d'une oeuvre de Socrate,mais à mon avis, le contenu est bien plus important que l'auteur de l'oeuvre philosophique, car les idées comptent bien plus qu'un acte de propriété.
D'emblée nous sommes gratifiés par la dialectique, propre au prince des philosophes, puis, petit à petit, pas à pas, il nous mène et nous emmène où il veut en nous faisant croire que nous y allons de notre propre chef, vers l'amour, les avenants et les conséquents, et là, nous découvrons une réalité que les poètes ne chantent pas, parce qu'ils ne la connaissent pas, parce que le métier de philosophe n'est pas de chanter, c'est de penser.
L'amour sentiment, l'amour coup de foudre, l'amour sauveur, l'amour tueur, l'amour tant écrié est un besoin de possession de l'humain très fréquent, le besoin de possession, très prisé car très proche avec la valeur humaine, la valeur personnelle de l'humain.
Evidemment les amants du romantisme s'en trouvent la bouche bée et les bras ballants en se demandant, mais alors,sérieux, c'est ça l'amour?
Bon ben, j'en dirais pas plus, mais ceux en mal de découvertes riches en travail sur soi vont être servis.
Bonne lecture.
slim

Hommage à Eros

10 étoiles

Critique de Dudule (Orléans, Inscrite le 11 mars 2005, - ans) - 21 juillet 2008

Un banquet est donné en l'honneur du poète Agathon, chacun des convives va prononcer un discours en hommage à Eros, dieu de l'amour.

Lors de ces divers discours, Eros est présenté comme un grand dieu, le plus ancien, le plus vulnérable. Double aussi comme les deux Aphrodite. Il influence aussi sur la santé, un corps sain est beau et on peut lui accorder ses faveurs tandis qu'un corps laid c'est honteux, l'éloge est faite aussi du point de vue des métiers et des arts. Le discours d'Aristophane est un délire grotesque certainement une vengeance de Platon.
Alcibiade se refuse de faire un discours sur l'éloge de l'amour en présence de Socrate, il se propose de faire l'éloge de Socrate.
Il tente de séduire Socrate, échec total malgré tous ses efforts de séduction, Socrate préfère la beauté invisible de l'âme à celui du corps. Alcibiade veut le brouiller avec Agathon en le mettant en garde de l'aimer, à cela Agathon va s'étendre auprès de Socrate et ainsi c'est à son tour de faire l'éloge de celui qui est à sa droite soit Agathon.
La fête se termine par l'arrivé d'une bande de fêtard qui prennent place sur les lits.

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