Or not to be
de Fabrice Colin

critiqué par Belial, le 29 mai 2007
(Anvers - 44 ans)


La note:  étoiles
Le sens de la vie: Shakespeare
Fabrice Colin est une des étoiles des littératures de l’imaginaire. Touche à tout, ses romans lorgnent vers le steampunk, l’heroic fantasy, le fantastique, la littérature jeunesse ou blanche. Se distinguant généralement par sa sensibilité, son travail minutieux et créatif de la forme, il poursuit dans Or not to be ses pérégrinations et expérimentations littéraires.
Au début du siècle, un psychiatre examine un patient étrange dans une institution spécialisée en Angleterre. Amnésique depuis sept ans et marqué par sa relation avec sa mère, celui-ci est obsédé par Shakespeare dont il connaît chaque vers par cœur. Il va partir à sa rencontre et à celle du sens de sa vie par la même occasion.
Or not to be est un roman ambitieux et d’une richesse infinie dans la bibliographie de Fabrice Colin. Entre théâtre, Shakespeare, Hitchcock, fantastique et quête existentielle, le roman torture et donne le tournis à son lecteur. De cela surnagent les thèmes du sens, du retour aux racines et de l’amour maternel. Quelques pages avouons-le font vraiment trop manuel de psychanalyse (super Graal de la compréhension de l’humain dans notre brave Hexagone), mais la comparaison avec Vertigo est judicieuse et le tout se combine bien avec le récit proprement dit. Or not to be est bien écrit et Fabrice Colin y fait quelques expérimentations de forme intéressantes. Voilà un bouquin ébouriffant, plein de références, de clés de lecture. On s’y perd un peu, les cent dernières pages peut-être trop confuses mais c’est un grand plaisir de voir Colin tâtonner et essayer de transfigurer son style.