Je voudrais tant revenir
de Yves Simon

critiqué par Francesco, le 21 mai 2007
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
un bonheur de lecture
un bonheur de lecture
Vraiment j 'ai dévoré avec joie le dernier roman de Yves Simon " Je voudrais tant revenir" publié au Seuil.
L' auteur nous met en confrontation le narrateur, jeune homme solitaire et désabusé gagant sa vie à écrire la biographie des autres et Karl Berline , vieil écrivain retiré au bord de l'océan.
Ce dernier vient passser quelques jours à Paris pour voir le jeune écrivain et lui confier la mission d'écrire son dernier livre et lui récapitule à cet effet ses moments de deuil , d'épreuves et d' amour connus durant sa vie.
Dans un grand hotel parisien , Hanna les rejoint : elle a été la compagne de Karl et lui a donné un enfant julien mort dans un accident de voiture en compagnie du narrateur.
Cette rencontre entre les remords et les désirs , entre un monde passé et un monde futur est un acte de transmission du vécu , des souffrances , de la passion , des sentiments de l'homme d'expérience.
On retrouve dans ce superbe roman les thèmes chers à Yves Simon le devoir de transmettre " vieillir c'est apprendre à offrir( ce qu 'on sait , ce qu' on aimé soit son expérience de la vie) et pas à mourir" et la création littéraire.
Le livre est divisé en petits chapitres formant une ballade sentimentale accompagnée d'une musique mélancolique.
Au fil de l'eau 7 étoiles

Yves Simon nous livre un ouvrage à la fois subtil et profond sur le passage de témoin entre deux générations. Deux hommes, aux parcours très différents, se rencontrent et se racontent sans limite comme si c'était la dernière fois.

Ces deux personnages que tout sépare vont vivre un moment privilégié et passionné lors d'une conversation parisienne.
Karl Berline, le plus ardent et le plus âgé, se rend dans la capitale pour y retrouver le narrateur, plus jeune et plus réservé.
Le premier relate avec lyrisme ses souvenirs, ses amours, ses excès et exhorte le second à mener sa vie d'une façon enthousiaste. Il retrouve Hanna la compagne qu'il connaît depuis si longtemps et avec laquelle il a vécu des moments difficiles.
Le second plus introverti est sous le charme de son aîné. Il sait que ce dernier est malade et qu'il veut lui communiquer sa passion pour l'écriture car, il est «...persuadé que c'est en écrivant que l'on comprend le mieux notre monde». Plus timide, il s'interroge sur la forme qu'il doit donner à la passion naissante qu'il éprouve pour sa voisine, Clarisse.
Ensemble, ces quatre personnages nous livrent une ode à la vie où l'on passe avec virtuosité des blessures intimes aux clins d'oeil de l'humour.

Yves Simon écrit comme peindrait un impressionniste. Il nous captive par petites touches avec des mots triés sur le volet qui font mouche à chaque fois.
Le passé de Karl Berline n'est jamais traité sur un ton nostalgique et, s'il est exhumé, c'est pour mieux préparer l'avenir: «Je t'ai dit que l'histoire façonnait nos sentiments comme nos raisonnements ... Si je retournais en arrière, j'aurai l'impression de visiter le pays des morts».

Ce roman est vraiment la bonne surprise de ce début 2007. Il nous entraîne avec délectation vers des sentiments toujours à la dérive. Il est si agréable de se laisser emporter par le courant.





Editions du Seuil - 16 euros

Mmerliere - - 62 ans - 17 décembre 2007