Les enquêtes de William Monk, tome 11 : Esclaves du passé
de Anne Perry

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 17 mai 2007
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Qui trop embrasse mal étreint
Alors qu’Anne Perry me plaît habituellement, j’ai trouvé cet opus des aventures de Monk très en dessous des autres. Au début de l’histoire, Monk est engagé par un certain Daniel Alberton, négociant en armes, pour dénicher celui qui le fait chanter. Monk, pris de sympathie pour Alberton et sa femme, accepte. Il ne se doute pas que cette simple affaire de chantage va se transformer en meurtre : peu de temps après, Alberton est retrouvé assassiné dans son entrepôt. Sa fille est soupçonnée, ainsi que l’homme pour qui elle a tout abandonné, Breeland, officier de l’Union américaine, venu acheter des armes pour soutenir sa cause. Judith Alberton demande alors à Monk de retrouver sa fille dont elle est sûre de l’innocence. Mais Merrit et Breeland, ne sachant apparemment rien de la mort du père de Merrit, viennent de s’embarquer pour les Etats-Unis. C’est donc en pleine guerre de Sécession que Monk, accompagné de sa femme, va traquer celui qu’il estime être un meurtrier, doublé d’un idéaliste forcené qui emmène sa dulcinée sur un champ de bataille !

Evidemment, dès le début, on comprend que ce serait trop simple si Breeland était effectivement coupable. Il faut chercher le criminel ailleurs, parmi ceux auxquels on ne pense pas. Moi qui ne suis pourtant pas douée en la matière, j’ai trouvé le coupable dès le début. Les allusions se veulent discrètes mais m’ont fait l’effet d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, comme si ces passages étaient surlignés en jaune vif pour bien attirer l’attention du lecteur. Donc, de surprise, point.

Et puis j’ai eu l’impression qu’Anne Perry se perdait dans la narration, histoire de faire des pages, soi-disant poignantes lorsqu’elle décrit les batailles et leur cortège de blessés, soi-disant pleines de suspense lorsqu’elle évoque l’enquête de Monk, de retour au pays. J’ai vraiment eu l’impression qu’on s’était moqué de moi lorsqu’à la fin on se rend compte que rien de tout cela n’était en rapport avec la solution du meurtre.

Parlons-en, du dénouement. Tout en ayant identifié le coupable très tôt, je n’aurais jamais imaginé une fin aussi rocambolesque qui, loin de toute crédibilité, enterre définitivement le livre…