L'auberge de Jérusalem
de Martha Grimes

critiqué par Sahkti, le 17 mai 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Noël meurtrier
A la veille de Noël, Richard Jury fait la connaissance d'Helen Minton, dont il tombe immédiatement sous le charme. Ils ne se verront que quelques heures, la jeune femme est retrouvée morte dans le manoir de Old Hall qu'elle faisait visiter aux touristes. Jury n'est pas chargé de l'enquête mais son coeur lui commande de rester sur place pour démêler l'intrigue.
Parallèlement, Melrose Plant, affublé de la tante Agatha, est invité avec Vivian Rivington dans une ancienne abbaye rénovée en habitation et qui, par le plus grand des hasards, se trouve à proximité de l'endroit où enquête Jury. L'enquête sera menée de front par les deux amis.

Un Richard Jury plus faible que dans d'autres intrigues, sans doute à cause des sentiments confus qu'il éprouve pour la victime (ça m'a fait penser au commissaire Brunetti, de Donna Leon, qui perd ses moyens dans "Mortes-eaux" à cause d'une femme, le cheminement est identique).
Ce récit ressemble à un huis-clos oppressant, tous les invités sont bloqués dans l'abbaye à cause des abondantes chutes de neige et la pression ne tarde pas à monter, la tension est palpable. Martha Grimes s'y entend pour détailler en profondeur et en détail chacun des protagonistes, histoire d'égare le lecteur sur quelques fausses pistes. Il y a à nouveau dans cette histoire des personnages éphémères et très attachants comme la petite Chrissie de l'Auberge de Jérusalem ou la petite orpheline de Bonaventure qui apprend un tour de magie à Jury. Cette apparition de personnages furtifs mais marquants apporte un plus à l'ambiance créée par Martha Grimes dans ses romans policiers, c'est quelque chose que j'aime beaucoup.
Par contre, je me serais volontiers passée de ce happy end en forme de conte de Noël qui apporte peu au récit.