Mr Nobody
de Jaco Van Dormael

critiqué par Cameleona, le 3 mai 2007
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
Un scénario tout cru
" Ce scénario n'est pas encore tourné. J'aime lire les scénarios avant qu'ils ne deviennent un film. Rarement après. Je vous le donne à rêver. Avant qu'il ne pleuve le jour où il est écrit "ciel bleu". Avant de prendre les ciseaux pour qu'il rentre dans le budget. Avant que le soleil ne se couche inexorablement sur les heures supplémentaires. Avant de plonger mes mains dans le joyeux bouillonnement du réel. Avant de faire semblant que ce qui m'a échappé a été voulu. Avant que ce scénario ne s'enrichisse de réalité, d'êtres humains, de vrais visages. Avant qu'il ne prenne corps à l'aide de rails, d'ampoules électriques, de planches et de clous. Ce jour-là, il cessera d'être mille, il sera un. Ce sera un film. Il ne sera plus rêvable. Il sera. D'ici là, rêvez le vôtre. Faites votre casting, vos décors, vos lumières, vos sons. (…)”

J’étais très impatiente de lire le nouveau scénario du grand Jaco Van Dormael, qui nous avait régalés avec la merveille qu’est « Toto le Héros », film qui a depuis intégré –et à juste titre- l’imaginaire culturel belge.
Cela commençait bien, avec cette introduction si poétique qui déjà nous faisait rentrer dans le rêve…
Mais le livre a malheureusement été une déception : l’histoire en est tellement hachée qu’on a du mal à s’y accrocher, secoué comme sur une montagne russe par les incessants déplacements spatiaux et temporels.
Peut-être cela rendra-t-il très bien au cinéma, mais lu tout cru, cela donne plutôt le mal de mer. Evidemment un scénario n'est pas un roman, et peut-être est-ce moi qui n'ai pas su lui donner la consistance dont il avait besoin. On éprouve aussi à plusieurs reprises une sensation de déjà-vu, probablement parce que l’idée centrale a été développée dans plusieurs autres films ces dernières années (« Abre los ojos », « 12 monkeys », « Sliding doors »,…).
Le résultat sera certainement très différent, vu à travers la caméra si poétique de Jaco Van Dormael, mais à l’écrit on ne peut s’empêcher d’être un peu déçu.
Ce qui ne m'empêchera certainement pas de continuer à aller voir les films de notre Jaco national!