L'ardeur de l'ombre
de Jacques Roman

critiqué par Sahkti, le 19 avril 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Des mots pour le dire
La prose et la poésie de Jacques Roman ne cessent de me surprendre, tant elles cultivent ce curieux paradoxe de la douceur et de la provocation.
Jacques Roman est un auteur qui connaît la puissance et le sens exact des mots, il en joue sans travestir la réalité et aborde les grandes questions existentielles à travers des textes poétiques qui se lisent de multiples façons.
Jacques Roman parle de lui sans sa poésie, mais aussi de nous, entre les lignes et les mots, avec une beauté souvent déconcertante.

Dans "L’Ardeur de l’ombre", Roman manie à nouveau avec brio les termes et les significations, les cris et les silences, les allusions et les non-dits.
Des textes brefs qui interpellent, qui viennent nous chercher par la main puis s’achèvent, sans crier gare, nous laissant seuls face à nos questions et nos réflexions. De la belle poésie, humaine et humaniste, ouverte sur le monde et sur les êtres, avec des pistes réflexives sans fin.


"Surgissant à l'instant
frôlé d'un aveugle et fébrile toucher
cela qui t'enserre de son inouïe présence est venu t'engloutir
forçant ta vie
ce cri
à s'échapper vers qui,
vers le silence fébrile et aveugle
s'avance mortel
sans condition."