Journal - Tome 1 (1953-1958)
de Witold Gombrowicz

critiqué par DomPerro, le 17 avril 2007
( - - ans)


La note:  étoiles
Moi, Gombrowicz
En 1952, Witold Gombrowicz, écrivain polonais, découvre le Journal d’André Gide. Boulversé par cette lecture, il entreprend d’écrire, lui aussi, son propre journal qu’il écrira jusqu’en 1969, année de sa mort. En premier lieu, ces textes étaient publiés par Kultura, une revue polonaise anti-communiste publiée à Paris par Jerzy Giedroyc.

Ici plus qu’ailleurs, le style de Gombrowicz se veut féroce, ironique. Sa parole pèse lourdement sur la condition humaine qu’elle interroge sans pitié, avec détachement, tout comme la littérature, la philosophie, la religion, les arts, les intellectuels, les femmes ou la Pologne. Le Journal de Gombrowicz se lit à petites doses, dans le désordre, au hasard des pages, tellement il regorge d’éléments intelligents, de polimiques et de contradictions. Généreuse, cette lecture offre beaucoup plus que ces quelques 700 pages.

Tantôt Gombrowicz fait preuve d’une intelligence pointue, rigoureuse, tantôt il démontre un sens de l’humour bouffon, quasi infantile, qui tourne en ridicule à peu près tout et n’importe quoi, à commencer par lui-même. « Je dois devenir mon propre commentateur, mieux encore mon propre metteur en scène. Je dois forger un Gombrowicz penseur, un Gombrowicz génie, un Gombrowicz démonologue de la culture et encore beaucoup d'autres Gombrowicz indispensables. »

Notons que le second tome du Journal, qui couvre les années 1959 à 1969, est également disponible chez Gallimard, collection Folio.