Horizon fantôme
de Wojciech Kuczok

critiqué par Montgomery, le 13 avril 2007
(Auxerre - 52 ans)


La note:  étoiles
Le triplé gagnant: l'amour, la mort et l'écriture
Wojciech Kuczok a son idée sur l’amour et sur l’importance qu’il revêt dans la vie de ceux qui l’ont rencontré. L’amour est une chance, une chose précieuse qui aspire à l’éternité. La solution pour que l’amour soit éternel ? La mort bien sûr, seule capable de réunir ceux qui s’aiment et que la vie a séparé comme dit la chanson. C’est le thème de la très romantique nouvelle qui a donné son titre au recueil. En quelques pages Kuczok raconte avec une sensibilité rare, un amour simple et sublime. Il et elle se font narrateur tour à tour, pour mieux montrer au lecteur la force et l’harmonie du lien qui les unit. Une magnifique nouvelle.

Le reste n’est pas mal non plus. Les courtes nouvelles qui s’intercalent entre les plus longues, joliment dénommées interludes, sont d’une grande finesse : comment ne pas communier avec Maria, cette religieuse excessivement belle, qui à l’occasion d’un voyage en train se laisse griser par son désir. Difficile aussi de ne pas compatir avec cette mère qui aperçoit par la fenêtre son fils indigne, parti voilà plusieurs années avec les économies parentales…

Habité par la mort, mais une mort salvatrice, positive, ce très beau recueil de nouvelles n’a rien de fantomatique, ni d’illusoire : il prouve qu’au pays de Mickiewicz et de Milosz il y a encore des écrivains romantiques de grand talent.