Au Bar de L'Univers
de Benoît Luciani

critiqué par Capra, le 5 avril 2007
( - 59 ans)


La note:  étoiles
Venez trinquer Au Bar de l'Univers
Combien de fois me suis-je retrouvée dans un bar à jeter des regards à droite et à gauche, à me demander qui pouvait bien être ce monsieur qui sirotait son whisky en attendant... en attendant qui d'ailleurs ?

C'est de cela que nous parle ce livre. De destins croisés, d'inconnus qui se cotoient sans vraiment se voir, sans jamais se connaître.

C'est juste, rapide, incisif. Les personnages sont à la fois banals et extraordinaires, comme nous tous. Ils traversent leur journée comme ils traverseont leur vie tantôt décidés, tantôt perdus, mais avec la ferme intetion d'aller jusqu'au bout.

Je me suis laissée charmer par la musique nouvelle de cet auteur que je ne connaissais pas. Je me suis un peu retrouvée dans la peu d'une voyeuse qui observent ses voisins... pas à la dérobée pour une fois. Un vrai bonheur.

Faites un saut au Bar de l'Univers. Ca vaut le coup.
Qu'est-ce que je vous sers ? 6 étoiles

C’est un bar tenu par deux copains d’enfance, le Grand (un mètre soixante tout rond), et Manu, à Paris, dans le XVII°. Il n’attire pas vraiment les foules, mais un certain début de soirée va y rassembler différentes personnes, d’univers très éloignés les uns des autres, le temps d’un ou plusieurs pots. Ils ne se connaissent pas, ne vont pas communiquer, mais vont tous vivre un moment important dans leur propre histoire. L’une renouera avec son père dont elle requiert l’aide pour changer radicalement de vie, l’autre savourera sa revanche professionnelle en réinsérant son ancien collaborateur, un autre se verra définitivement quitter, sous le choc. Et d’autres, encore…
Sympathique, ce court roman fait de vignettes parfois extrêmement courtes est sympathique. La plume de Benoît Luciani est fluide, les personnages bien croqués et chacun dans ses rails pousse correctement son petit wagonnet. Pour autant c’est un poil long à se mettre en place, et ça manque, à mon sens, de chute. 20 h 20, allez, à demain ? Cyrano pourrait bien placer ici sa petite tirade qui vexe Manu…
Mention spéciale à Marvyn qui fait d’excellents choix, et surtout à Laurence qui a cet inhabituel courage de trancher net, ceci-dit ! D’ailleurs, j’ai lu peu de temps ensuite Les heures chaudes d’Annie Lemoine (pas aimé), et la différence de traitement d’un même sujet (la fin d’un couple) imprime sa marque, en faveur indéniable de Benoît Luciani.

Cuné - - 56 ans - 17 juillet 2007