Visages de l'aube
de Nancy Huston

critiqué par Leïa, le 9 août 2001
(Montréal - 47 ans)


La note:  étoiles
Hymne à la vie
Quel magnifique livre! Divisé en deux sections bien distinctes, ce livre est un hymne à la vie composé, ou plutôt créé par Nancy Huston, écrivaine et Valérie Winckler, photographe.
En première partie, Nancy Huston raconte l'histoire d'une sage femme qui vit intensément chaque accouchement auquel elle est conviée. On assiste donc, avec elle, au plus beau miracle du monde. Parallèlement à cette histoire se développe l'écriture d'une lettre, par Mme Armande (la sage femme), à son fils pour lui annoncer la mort (suicide) d'une amie. Cette même amie, Mme Armande l'avait mise au monde quelques années plus tôt.
C'est un livre excessivement bien écrit empreint d'une belle sensibilité.
En deuxième partie, Valerie Winckler nous présente des portraits de nouveaux nés qui font tout simplement craquer mais qui portent inévitablement à réflexion quant à la fragilité de l'être humain. La combinaison des deux parties donne un résultat des plus concluants, c'est un très beau livre que je suis bien contente d'avoir découvert.
Oui pour Nancy Huston 8 étoiles

N'étant pas très sensible au monde des nouveaux nés, la deuxième partie de l'ouvrage comportant des phots en noir et blanc de bambins ne m'a pas spécialement touchée.
En revanche j'ai beaucoup aimé le court récit de Nancy Huston, qui s'apparente plutôt à une nouvelle. Je ne recommande pas d'acheter le livre, vraiment trop court, mais lisez plutôt cette petite histoire à la bibliothèque.
J'aime tomber ainsi par hasard sur l'oeuvre méconnue d'un écrivain très connu, c'est un peu comme découvrir un secret.
Une jolie histoire sur la vulnérabilité de l'adolescence, et une petite immersion le temps d'une nuit dans la profession de sage-femme : "ils ont l'air de penser que le "sage" de sage-femme me confère je ne sais quelles certitudes sur la vie, alors que mon seul avantage sur eux c'est d'en connaitre toute l'incertitude, tout l'arbitraire... Dieu nous offre ce fragment d'éternité et nous nous acharnons à l'étiqueter, le banaliser, le circonscrire".

Elya - Savoie - 34 ans - 28 octobre 2010