Hugo Wolf
de Dietrich Fischer-Dieskau

critiqué par Sahkti, le 8 février 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
La musique vivante d'Hugo Wolf
Hugo Wolf a marqué la musique et l’histoire musicale allemande, préférant le minimalisme à l’explosion de Wagner ou de Mahler, un homme qui se concentra sur le lied alors que la musique germanique brillait de mille feux dans une cacophonie parfois assourdissante. Un personnage étrange, à la lecture de cette biographie, qui aimait le raffinement musical mais pouvait se montrer rustre et grossier dans la vie quotidienne (j’ai ainsi appris qu’Hugo Wolf avait été sacré champion de crachat !).
Un pianiste de génie (mon regard se tourne vers le ciel…), proche de la folie, excentrique dans certaines attitudes, artiste productif à outrance par moments (deux cent lieder en vingt mois, il n’a que 28 ans et ses partitions sont d’une extrême précision !) avant de plonger dans de longues périodes léthargiques (jusqu’à cinq ans de silence). Un être qui placera toute la force de ses tourments dans ses créations musicales. Les artistes les plus fous ne sont-ils pas les plus doués ? Hugo Wolf finira ses jours dans un asile, oublié de beaucoup, vilipendé par ses pairs, décrié par certains qui reprochait à ses lieder de ne pouvoir être écoutés par une oreille distraite. C’est que les notes de Wolf sont si belles, si vives, presque magiques, elles existent par elles-mêmes et donnent littéralement vie à la partition.
Biographie bienvenue qui permet de comprendre ce compositeur dont la musique a longtemps occupé les touches du piano familial. Avec cette impression de désormais savoir qui j’écoutais. Dommage que celle qui lui rendait hommage ne soit plus là pour me le faire entendre à nouveau, avec une oreille différente des précédentes…