Le père de Julien
de Tito

critiqué par Adebran, le 2 août 2001
(Namur - 53 ans)


La note:  étoiles
Pour écouter le silence...
Une dispute secoue la cour de récréation. Deux adolescents en viennent âprement aux mains pour une sombre histoire d’injures.
L’un d'eux est Julien un jeune gars plutôt intelligent et dont personne n’avait à se plaindre jusqu’à il y a peu. Mais voilà, depuis quelques semaines rien ne va plus. Ses résultats chutent et il se montre agressif et rebelle. Même le principal de l’établissement ne parvient pas à le ramener à la raison.
Le père de Julien a perdu son emploi. Dans l’appartement où ils vivent tous les deux, l'ambiance n’est pas à la joie. Le nouveau chômeur, honteux de son sort vit reclus pendant que son fils dégénère lentement. Heureusement, la jeune Louise soutient Julien. Près d'elle, il se confie et lui apprend peu à peu, comment il en est arrivé là.
Pour l'anniversaire de son père, Julien décide de lui offrir un appareil électronique. Trop cher pour son budget, alors il préfère le dérober...
Tito, comme il en a le secret, décrit à nouveau ses personnages avec une rare tendresse. Le jeune Julien qui ne sait comment aider son papa. Le père qui veut se battre mais est confronté à la dureté du marché de l'emploi. Et puis la toute fraîche Louise qui symbolise à merveille l'amour-amitié de la fin de l'adolescence.
Le sujet est à la fois dramatique et banal. Tito parvient à le rendre pathétique et humain. L'album plaira beaucoup à ceux qui savent prendre le temps de s'arrêter et d’écouter le silence empli de honte de ceux que le système abandonne.
Adebran