Rue Marangon
de Christophe Mileschi

critiqué par Ddh, le 22 janvier 2007
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
Les péripatéticiennes sont aussi des dames
Rue Marengon, rue imaginaire de Prasia, ville imaginaire. D’après les descriptions, nul doute que le lecteur la situera à Paris. Paris, mais rue Marangon n’a rien à voir avec les Champs Elysées. La rue Marangon est une rue aux putes…
Le sujet même de ce roman, la description d’une rue de péripatéticiennes, est, pour le moins osé. Mais l’auteur qui n’a pas peur de la provoc’ s’en tire avec talent. Evidemment, ceux qui recherchent les détails croustillants seront déçus. Ici, rien de porno ni d’érotique, mais une étude profondément humaine sur ce milieu interlope avec les clients, les professionnelles, les proxénètes. Clients ou professionnelles, derrière chacun de ceux-ci il y a une souffrance profonde, intime que l’auteur dévoile pudiquement mais avec sincérité. Il y dénonce aussi l’hypocrisie du pouvoir qui, d’une part, condamne la prostitution mais, d’autre part, ne peut l’éviter et la rend encore plus pénible pour toutes ces dames victimes des extravagances de leurs clients. Ce livre représente une étude sur un panel des différents comportements humains face au commerce du sexe.
L’écriture est limpide et permet une lecture aisée. Les personnages principaux que sont Carole et Tim sont très attachants. En quelque sorte, ils aident le lecteur à visualiser les lieux et leurs habitants.