La danse de l'ours
de James Crumley

critiqué par Grass, le 19 janvier 2007
(montréal - 46 ans)


La note:  étoiles
La danse du bourru
Ancien alcoolique et cocaïnomane notoire, Milo Milodragovitch a tout du détective paumé, mais avec ceci en plus qu'il est issu d'une certaine bourgeoisie et qu'il héritera de la fortune de son père... à 52 ans. D'ici là, il cumule les petits boulots, dont celui dont il est question ici, filer un homme et une femme qui se rencontrent régulièrement dans un parc. Le contrat est donné par une vieille dame riche qui a pour hobby d'observer aux jumelles de son balcon. Et elle est curieuse de savoir qui sont ces deux là. La récompense est bonne, et Milo accepte non sans avoir appris d'abord que cette femme est l'ancienne maitresse de son père.

En un rien de temps, il se retrouvera devant l'explosion d'une voiture piégée, découvrira un arsenal de grenades, mitraillettes en plus d'un kilo de cocaïne, pour ensuite devenir suivi à son tour. Cette poursuite débouchera sur un nombre impressionnant de ramifications pour donner à ce simple contrat de filature une ampleur insoupçonnée.

Si cette histoire dérape par son nombre de victime trucidées, elle n'en reste pas moins réaliste par l'étonnante humanité de Milodragovitch. Vétéran du Viet-Nam bourru, charmeur et imparfait, il ne peut que nous embarquer avec lui avec ce suspect mélange de maîtrise de soi et de laisser aller d'adolescent baignant dans une nostalgie et un romantisme qui ne s'éloigne jamais de ce que la réalité a à offrir. Le tout prenant place dans un Montana de petits villages et de grands espaces, La Danse de l'Ours est un grand roman, et James Crumley, sans l'ombre d'un doute, un grand écrivain.
Milo la gouaille 10 étoiles

Meriwether, Montana. C'est la déchéance pour Milo. Depuis 2 ans, comme il ne pouvait plus payer ses factures, il n'est plus « privé » mais gardien de nuit. Il boit beaucoup moins, juste du Pippermint, mais sniffe des quantités considérables de coke.
Un beau jour, une grand-mère un peu loufoque, pleine aux as, ex maitresse du père de Milo, lui propose une enquête banale pour une grosse somme. Il reprend du service. Mais à peine a-t-il commencé sa filature qu'il y a déjà un mort...

Paru en 1983, « La danse de l'ours » est le deuxième tome de la série des Milo Milodragovitch. Et là, on peut dire que James Crumley s'est lâché. Notre grizzly du Montana au grand coeur se défonce à bloc, lutte avec l'énergie de ceux qui n'ont rien à perdre contre des tueurs pollueurs, se laisse distraire par quelques filles plus ou moins faciles, embrigade un barjot du Vietnam et un retraité des chemins de fer comme compagnons, défend les veuves, les orphelins, les grand-mères indiennes et les ours...
L'écriture d'un Crumley au sommet de son art est vive comme l'eau d'un torrent du Montana. On se marre toujours, on ne s'ennuie jamais. Et lorsque l'on doit faire une pause, arrivent des personnages secondaires aux profils toujours plus gratinés les uns que les autres.
La gouaille incroyable de Milo fait que ce bouquin n'est pas plaisant, il est jouissif. Il s'agit d'un des tous meilleurs romans noirs de tous les temps.
Si vous n'êtes pas allergique aux personnages déjantés, à lire impérativement.

Poignant - Poitiers - 57 ans - 29 juillet 2012


Déçu 6 étoiles

J'avais lu beaucoup de commentaires élogieux à propos de James Crumley et j'ai donc décidé de lire cette Danse de l'Ours. A l'arrivée j'ai été relativement déçu. Certes le style de Crumley est impeccable et rend la lecture très facile. Certes le personnage de Milo est très attachant. Mais quelle histoire abracadabrante et quel dénouement "Tout ça pour ça !!".

SB - - 59 ans - 24 janvier 2007