la petite maîtresse d'école
de Alain Le Ninèze

critiqué par Ddh, le 9 janvier 2007
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
L'école, refuge de la démocratie
Maîtresse d’école, l’héroïne ? Non, mais Miryam est une petite fille, un enfant à l’âge adulte, une dizaine d’années. Elle s’ouvre l’esprit à la connaissance auprès d’un sage qui parle de l’essentiel.
Alain Le Ninèze est enseignant de profession et ce qu’il nous livre ici est une belle apologie de l’école, il invite le lecteur à réfléchir sur les fondements mêmes de l’enseignement.
Ce roman est une parabole de notre temps : raconter une histoire pour nous faire comprendre une vérité, des valeurs universelles et premières, indispensables pour l’épanouissement de l’homme : l’exercice de la mémoire, de l’esprit critique, l’exercice de la parole et l’usage de la langue. Comment maîtriser ces concepts ? C’est le champ que cultivent l’école et ses enseignants ; ils font lever le blé… L’auteur imagine une France avec un président totalitaire, extrémiste qui supprime les libertés et forcément l’école. Et l’état plus sécuritaire qu’à l’époque de la démocratie apporte un bien-être éphémère qui se transforme rapidement en chaos avec des dérives provoquées par des terroristes ou des résistants, selon le point de vue où l’on se place ! Le véritable changement ne peut venir que par le billet de l’école.
Les noms mêmes des héros du livre sont révélateurs : il y a le professeur Scholl (school = école), M. et Mme Zweig, humbles artisans tailleurs, soumis (zwijgen = se taire) et le président-dictateur M. Latête (le chef indiscutable que l’on ne peut contester).
Le récit est plaisant à lire car transparent : une langue claire, des phrases simples, nombreux dialogues.