Quarante-quatre minutes, quarante-quatre secondes de Michel Tremblay

Quarante-quatre minutes, quarante-quatre secondes de Michel Tremblay

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Sushi, le 31 juillet 2001 (Paris, Inscrite le 27 mars 2001, 46 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 602ème position).
Visites : 6 723  (depuis Novembre 2007)

Parcours d'un écorché-vif...

François Villeneuve, un des personnages de la nuit des princes charmants, est un chanteur – compositeur talentueux.
Par l’émotion qu'il transmet à travers ses paroles, il devient vite une étoile de la chanson québécoise.
Mais François reste un être tourmenté supportant mal son ascension et aimant trop l’alcool. Il veut vivre pleinement son homosexualité et sa vie de débauche mais préfère le cacher à son public de peur d'être rejeté. Son secret devient trop pesant et il finit par tout avouer à son public.
Michel Tremblay a su parfaitement traduire les sentiments tourmentés de son personnage. Tout au long du récit on ressent le malaise du héros qui a du mal à cumuler son succès et sa double vie. L’histoire, faite à partir de flash-back, suit "la logique" des dix chansons du seul disque enregistré par le héros plutôt que l'ordre chronologique imposé à toute vie.

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Les éditions

  • Quarante-quatre minutes, quarante-quatre secondes de Michel Tremblay
    de Tremblay, Michel
    Leméac
    ISBN : 9782742711239 ; 22,90 € ; 04/06/1999 ; 357 p. ; Broché
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Toute une vie en chansons

8 étoiles

Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 9 août 2008

Toute une vie en 10 chansons, c’est ce que présente ce roman de Michel Tremblay .

Le narrateur, François Villeneuve, par des allers et retours entre son passé vieux de 30 ans et son présent se présente comme un anti-héros à la dérive, en d’amères confessions « les souvenirs des 30 dernières années, ce long ruban grisâtre de son existence fuckée". Dans cette biographie fragmentée, le héros lucide , sans complaisance, émeut sans pathos, sans sentimentalité excessive et sait relater avec humour certaines situations particulièrement difficiles .

Les fantômes de nombreux auteurs français lui font cortège et c’est un des charmes du roman que de constater qu’un auteur québécois se réfère si justement à nos classiques ou évoque avec admiration des grands noms de la chanson française . Son Panthéon littéraire abrite entre autres Verlaine, Genet, Zola, son Panthéon musical fait place à celui qu’il appelle le grand Georges (Brassens) et à la chanteuse Pia Colombo dont il évoque avec justesse la silhouette sur scène .

Ce roman nous mène au cœur même des moments d’inspiration , d’écriture d’une chanson qui concentre en 3 minutes tout un vécu et se révèle
paradoxalement comme un « palimpseste qui sert plus à dissimuler qu’à révéler » . Il nous oblige aussi à considérer un album non plus comme une simple compilation de titres, mais comme un parcours organisé porteur de sens . Un roman fort qui montre le vrai visage, la face cachée de ceux qui peuplent les rubriques people des magazines .

L'album de sa vie

8 étoiles

Critique de Spiderman (, Inscrit le 14 juin 2008, 61 ans) - 24 juin 2008

Ce n'est pas un album de photos, mais un simple CD : la version "remastérisée" de son seul et unique "33 tours" pressé trente ans plus tôt, alors qu'il avait le profil parfait d'un jeune espoir de la chanson québécoise ...
Chaque chanson est l'occasion d'évoquer les circonstances de leur écriture ou de leurs premières interprétations, jusqu'à la dernière où un coming out sincère mais prématuré allait voir une morale catholique et étriquée briser l'envol d'une carrière.
Avec une amertume que de fortes doses d'alcool ne parviennent pas à dissoudre, François Villeneuve nous fait partager ses doutes, ses espoirs ses aventures sexuelles et sentimentales, ses idéaux et leurs limites.
Aucun texte de chanson n'est écrit, Michel Tremblay laissant à ses lecteurs la liberté de devenir l'auteur-compositeur-interprète d'émotions intimes finement suggérées.
J'ai tellement "accroché" que j'ai été déçu de ne trouver nulle part (j'ai parcouru tous les sites de musique en ligne !) ce fameux disque en vente : la fiction de l'oeuvre musicale est compensée par la réalité de l'oeuvre littéraire.

Et le spectacle continue.

8 étoiles

Critique de Eireann 32 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 76 ans) - 2 mars 2005

Quarante-quatre minutes, quarante-quatre secondes.
J'ai aimé ce livre, étant de la même génération que l'auteur, je me représente le fait d'avouer son homosexualité en 1964, surtout que le Montréal de l'époque ne passait pas pour un modèle de libération sexuelle ou littéraire (comme le reste du monde d'ailleurs). Comment vivre avec ce secret qui envahit la vie de François. Nous suivons à l'écoute de ses dix chansons, sa jeunesse, sa débauche, son penchant pour l'alcool, sa déchéance à l'annonce de sa sexualité, une carrière avortée et une vie entre parenthèse. Tremblay parle également du fait pour un chanteur, de se retrouver prisonnier d'une chanson qui ne le représente pas du tout et qui le fait passer pour un humoriste. Seule note d'espoir, en 50 ans les choses ont heureusement évolué. Je rejoins tout à fait Cuné, les textes de ses dix chansons manquent, quelque part dans la tête et dans le roman.

Triste...

7 étoiles

Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 56 ans) - 12 juin 2004

François Villeneuve vient de recevoir, en 1994, un cd remasterisé du seul et unique 33 tours qu'il ait enregistré 30 ans plus tôt. C'est l'épreuve de vérité pour lui, de l'écouter. Chanson par chanson, il nous raconte en flash back ce qui était sa vie à cette époque là, ce qu'il est devenu, sa jeunesse, son exil de la maison vers les 16 ans à cause de son homosexualité, sa vie débridée, son voyage à paris, son extrême beauté, son talent, son égoïsme forcené, ses choix malheureux....

C'est un livre triste ! Jamais choquant mais un poil larmoyant.

Michel Tremblay est un être extrêmement sensible. Sans doute ici les thèmes évoqués lui sont trop proches pour qu'il puisse adopter un petit recul salutaire. ça touche, mais ça manque presque de pudeur.

Et puis j'aurais bien aimé avoir vraiment les chansons... On a l'eau à la bouche lorsqu'il explique tout ce qui était dégagé, suggéré, expliqué dans les chansons. Alors forcément on a envie de les entendre...Et je suis sûre qu'il a le talent nécessaire pour les écrire...

Enfin ici les dialogues sont en Québécois tel que, je pense, il est parlé aujourd'hui. ça j'adore !

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