Lux Mea : Anthologie poétique et arbitraire (1952-2004)
de Gaston Compère

critiqué par Sahkti, le 26 novembre 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Poèmes sélectifs
Une anthologie, c'est souvent une jolie manière de redécouvrir ou partir en exploration sur les traces de l'oeuvre d'un auteur. Avec la subjectivité liée au travail d'un coordinateur éventuel, c'est certain, mais cela fait aussi partie du charme d'un tel travail.
Gaston Compère présente cinquante années d'écriture poétique, période suffisamment longue pour réaliser qu'au fil des décennies, l'écriture et le style évoluent, la vision du monde et de soi-même également.

Pas d'ordre chronologique ni réellement thématique dans ce recueil mais une mise en écho d'oeuvres diverses, dont une partie est aujourd'hui épuisée chez les éditeurs, avec l'envie pour Gaston Compère de mettre le poème en lumière, que celui-ci devienne un espace de réflexion pour le lecteur.
Outre le choix et la qualité des textes proposés, ce qui m'a intéressée dans ce recueil est de pouvoir observer les changements d'écriture chez l'auteur. A la maladresse des tout premiers écrits, parfois un brin scolaires, succède une écriture plus forte, davantage mûrie qui s'imprègne bien plus de question intérieur et d'ouverture sur autrui. Certains thèmes également, liés à une actualité et une époque, ont aujourd'hui une résonnance différente et particulière, je pense par exemple à "Europe mon amour".

La poésie de Compère est variée et variable, au romantisme succède le lyrisme, à l'épure répond la plainte, au voyage correspond l'observation. Enormément de richesse dans toutes ces lignes à découvrir à petits pas pour ne pas se lasser.
Un CD accompagne l'ensemble, proposant quelques oeuvres musicales de Gaston Compère, qui joue avec les mots mais aussi avec les notes.