Malach-ha-Mawis, l'ange de la mort de Nathalie Constans

Malach-ha-Mawis, l'ange de la mort de Nathalie Constans

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Sahkti, le 26 novembre 2006 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 49 ans)
La note : 4 étoiles
Visites : 2 520  (depuis Novembre 2007)

L'ange de la mort

"14 août 1942. Le convoi n°19 emporte 991 personnes. Parmi lesquelles, pour la première fois, des enfants. Un homme, un partant, voit les enfants et écrit à sa femme ne t’inquiète pas, ma chérie, ils ne tueront pas tant de monde. Jeanne crache épais, elle voit la port colossale, les griffures sur les murs, une inscription sur le haut de la porte. Deux tours carrées. Derrière, un néant brumeux, un marécage. Jeanne crache épais, son sang coule de son front. Elle écoute Paule lui parler des armes à feu, de l’organisation, de la FTP-MOI et se calme un peu. Un seul survivant du convoi n°19."

Un livre en accordéon, pages pliées qui s'accordent et se désaccordent (objet fragile, soit-dit en passant). Une couverture sobre, triste, moche devrais-je dire... Pas de fioritures, l'essentiel est dans le contenu.
Le sujet n'est pas un thème facile à traiter car il véhicule un impact émotionnel très fort. En même temps, il est assez "facile" à utiliser car c'est un sujet accrocheur et arracheur de larmes.
Nathalie Constans est-elle tombée dans le piège de la "facilité"? Pensait-elle attendrir ou plaire en parlant d'une histoire dramatique qui ne peut que nous émouvoir? Elle s'est engagée sur un chemin en apparence dégagé et qui ne l'est en réalité pas du tout. Parler de ces épisodes douloureusement scandaleux de l'Histoire humaine, c'est jouer avec le pathos et pour cela, il faut beaucoup de brio et de subtilité. Si l'auteur dispose d'un talent indéniable d'écrivain, elle l'utilise, dans ce cas, assez mal à mon goût.
Le récit est révoltant, il donne la nausée et la dernière page tournée, il m'a fallu du temps pour reprendre mon souffle et faire cesser ces palpitations bruyantes. Devais-je cette émotion à ce livre, à cet auteur ? Je ne le pense pas. L'évocation du gigantesque massacre juif m'a toujours écoeurée, quelle que soit la manière d'en parler.
Je ne me suis pas trouvée face à un récit novateur ou meilleur, mais plutôt face à une petite histoire somme toute banale et connue, la tranche d'une vie d'une personne qui a décidé de résister. Cela n'enlève rien à la beauté d'âme de Jeanne, j'estime qu'elle aurait mérité mieux que des lignes froides et classiques.
La fin de l'histoire interpelle. On s'y attend, on espère se tromper et découvrir d'autres mots. Pourtant, elle reflète à elle seule l'impuissance ressentie par Jeanne, que j'imagine parfaitement arpentant les rues de Paris, collant des tracts et publiant des journaux clandestins, plutôt que mourir à petit feu dans l'antichambre de la mort que constituait Drancy.
Impression mitigée donc pour cette courte histoire qui me donne le malaise par son contenu mais me déçoit par ses autres aspects.

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Forums: Malach-ha-Mawis, l'ange de la mort

Il n'y a pas encore de discussion autour de "Malach-ha-Mawis, l'ange de la mort".