Corps de ballet
de Michel Quint, Cyrille Derouineau (Autre)

critiqué par Ddh, le 14 novembre 2006
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
Le Ballet d'une balayeuse étoile
Non, ce n’est pas une histoire de tutus, ni de ballet classique… et pourtant, l’apprentissage de la danse classique y tient une place importante. Le « mauvais » jeu de mots ballet et balai a un sens premier, vu que Maria, l’héroïne, est, aussi, technicienne de surface !
Michel Quint est surtout connu pour son roman Effroyables jardins qui est devenu un film réalisé par Jean Becker avec Villeret, Lhermitte, Dussolier, Flon… Ici, ce sont les photos de Cyrille Derouineau qui illustrent le roman. Le mariage des deux, propre à la collection Carnets littéraires des éditions Estuaire, donne une profondeur au roman, une visualisation tragique autant que poétique.
Ce roman nous donne une triple ouverture sur les problèmes de la vie qui n’épargnent ni les nantis ni les petites gens : la tragédie d’un divorce vécue par les enfants, les aléas d’un parcours de vie ballottée par les rigueurs de la guerre et du régime stalinien, une quête d’amour avorté, inaccompli.
Michel Quint tient le lecteur en haleine car l’intrigue se développe de rebondissement en rebondissement. Le décor sombre du vieux Lille accentué par les photos en noir et blanc ajoute encore au tragique de la situation.
Comme toujours chez Michel Quint, l’écriture est soignée : son style imagé rend la lecture plaisante et mène le lecteur dans les décors qu’il décrit. Ce qu’il y a de particulièrement savoureux, ce sont ses expressions propres au terroir du Nord qui, sûrement attendrissent les Ch’tis comme une wassingue, compte là-dessus et bois de l’eau !...