Ciel d'Allemagne
de Yvette Z'Graggen

critiqué par Sahkti, le 8 novembre 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
L'Allemagne et moi
Yvette Z'Graggen, genevoise de naissance et d'existence, a tissé des liens très particuliers avec l'Allemagne et plus particulièrement la langue de Goethe. Sa seconde langue. Des racines fortes créant un attachement durable. A cause d'un arrière-grand-père berlinois, d'un grand-père viennois, d'un père suisse alémanique et d'une mère empreinte de nostalgie autrichienne.
En 1996, à Berlin, alors qu'elle veut réaliser une étude sur la perception de la réunification par les Allemands, Yvette Z'Graggen éprouve, plus fortement encore, le besoin de coucher sur papier l'histoire de ces liens et de son attachement au monde germanique. Des souvenirs, des observations, des regrets, des espoirs. Une correspondance aussi, celle échangée avec un ami de la Ruhr pendant une dizaine d'années.
Tous ces élements, sensibles, humains, visionnaires aussi, constituent la réussite de ce recueil écrit avec beaucoup d'amour et de simplicité. J'ai été touchée par la douceur (et aussi le brin de naïveté) avec laquelle l'auteur raconte son enfance, sa famille, son Allemagne. Comme elle pose également les yeux sur une société qu'il a fallu oublié après-guerre, dont il ne faisait plus bon se recommander. Pas facile, surtout quand on l'a dans la peau et dans le sang. C'est tout un peuple qu'Yvette Z'Graggen interroge, toute une histoire, la sienne et celle d'un monde collectif. Un travail autobiographique entamé dans d'autres ouvrages et qui fait indiscutablement établir le lien avec son roman "Matthias Berg". Beaucoup de lucidité et d'attachement dans ce roman nostalgique, une longue tranche de vie racontée avec sincérité.