Un diable au paradis
de Henry Miller

critiqué par DomPerro, le 6 novembre 2006
( - - ans)


La note:  étoiles
Comment dire adieu
Conrad Moricand est né en 1887, en Suisse. Astrologue, qui signait aussi Claude Valence, a écrit de nombreux traités astrologiques et de sciences occultes, dont Les Interprètes, avec une préface de Max Jacob. Menant une existence de bohème plus ou moins dorée, il se lia d’amitié avec le Dr René Allendy, Anaïs Nin, André Tardieu, Blaise Cendrars et Henry Miller. Il figurait aussi parmi le petit groupe de la villa Seurat où rôdaient Raymond Queneau, Alfred Perlès, Brassaï et Lawrence Durrell.

C’est en juillet 1947 que Miller se prépare à recevoir dans son petit coin de paradis un diable répondant au nom de Conrad Moricand. Apprenant qu’il se trouve dans un dénuement total, Miller l’invite à Big Sur, s’engageant à le prendre entièrement et légalement à sa charge. Mais bientôt leurs relations s’enveniment et Miller tente de se débarrasser de cet hôte encombrant, non sans beaucoup de peine et de difficultés.

C’est Anaïs Nin qui avait présenté Moricand à Miller et celui-ce avait été fasciné aussitôt par l’astrologue qui ne pouvait lui dresser une carte du ciel parfaitement claire. Un diable au paradis raconte et explique la fin de leur amitié en 1948. Leur histoire était longue, compliquée et mystérieuse. Terrible, Miller dira à son sujet : ''C’est l’un des rares hommes sur terre que je considère comme n’ayant absolument aucune utilité pour le monde, pour ses amis, ou pour lui-même.'' Le mystère plane toujours.

Ce que Miller dit à propos de l'astrologie est très intéressant : cela montre à quel point la rationalité n'est qu'une voie, et qu'elle n'est peut-être pas le meilleur moyen pour comprendre la réalité humaine.