J'entends des voix
de Frédéric Pajak

critiqué par Sahkti, le 6 novembre 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Sur les traces de Nietzsche
Pajak aime Nietzsche. Depuis longtemps. Cette admiration nous a déjà valu le plaisir, entre autres, de "L'Immense solitude". En voulant se trouver et se retrouver, Pajak s'est promené il y a un moment à Sils-Maria. Là où a erré Nietzsche. Là où le philosophe a énormément souffert, tant physiquement que moralement. Une souffrance et une douleur que Pajak connaît, il ouvre ce recueil sur des photos, sur un portrait, sur des racines familiales qui font mal et qui parlent de mort et d'accident. Alors Pajak se plonge dans la détresse de Nietzsche et tente de comprendre, à défaut de pleinement s'identifier. De digression en association d'idée, le lecteur se promène dans la vie de Frédéric Pajak, rend hommage à ses amis ou ses icônes (bel homme au photographe Imsand, une éponge à émotions). On croise Nietzsche mais aussi Primo Levi, un autre grand meurtri que Pajak admire. Les images se mêlent aux mots, tout comme la douleur cotoie le bonheur. Il y a un petit côté déjà vu, une certaine forme de nombrilisme à vouloir se découvrir en se plaçant à côté des autres mais tout de même au centre du récit, il existe une crainte de surexposition d'un penseur considéré (à tort?) comme dément... il y a tout cela et énormément d'émotion. Cela compense fortement.