Richesse oblige : la Belle Epoque des grandes fortunes
de Eric Meuwissen

critiqué par VLEROY, le 31 octobre 2006
( - 45 ans)


La note: étoiles
"Le Club des Seize"
Licencié en histoire, Eric Meuwissen est journaliste au quotidien belge "Le Soir" et l'auteur d'autres ouvrages historiques.
Dans ce livre très bien documenté et préfacé par Jean Stengers, il nous propose le portrait de 16 Belges qui ont pour point commun de payer le plus d'impôts sur leurs signes extérieurs de richesse durant la Belle Epoque (1885-1914) et de mener un grand train de vie. Ils disposent au moins d'un hôtel prestigieux dans la capitale et d'un château à la campagne.
Eric Meuwissen classe les membres de ce "Club des Seize" en deux catégories : les héritiers de la noblesse (Théodore van der Noot d'Assche, Gaëtan de la Boëssière-Thiennes, Henri du Chastel de la Howarderie, Raymond Cornet de Grez d'Elzius, Philippe de Saxe-Cobourg-Gotha, Charles de Ligne, Adhémar d'Oultremont, Octave d'Oultremont de Duras, Gaston de Pret-Roose de Calesberg et Adhémar de Rouillé) et les méritocrates de la bourgeoisie (Victor Allard, Léon Lambert, Jules Matthieu, Louis Meeus, Georges Montefiore Levi et Henri Rey).
Pour chacun d'entre eux, l'auteur dresse le portrait, raconte quelques anecdotes, détaille leur richesse et leur patrimoine, évoque leur ascendance et leur descendance. Ce livre contient plein d'informations intéressantes et méconnues sur l'élite belge de la Belle Epoque et sur leurs stratégies politiques et financières pour maintenir leur position dominante au sein de la société ("Le mariage est l'une des clés de la perpétuation de l'univers doré de nos sociétaires" écrit l'auteur).
Un siècle plus tard, que reste-t-il du "Club des Seize"? Il y a d'abord le cas particulier de Philippe de Saxe-Cobourg-Gotha,comte de Flandre, dont l'arrière-petit-fils Albert II est l'actuel roi des Belges mais dont la fortune a considérablement diminué au fil des générations. Quatre patronymes (de la Boëssière-Thiennes, Montefiore Levi, Rey et de Rouillé) se sont éteints dans les mâles. Beaucoup de descendants du "Club des Seize" siègent encore aujourd'hui dans les conseils d'administration des grandes entreprises du pays et Eddy Meeus a réussi une judicieuse reconversion en créant le célèbre parc d'attractions Walibi à Wavre. Quant à la famille princière de Ligne, elle tente de préserver coûte que coûte son domaine de Beloeil dont l'entretien coûte très cher.