Hôtes de passage de André Malraux

Hôtes de passage de André Malraux

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Jules, le 24 juillet 2001 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans)
La note : 9 étoiles
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Une grande intelligence alliée à une grande culture

Au travers de rencontres que Malraux a eues avec des hommes d'Etat ou des hommes importants, il tente de cerner ce qui est le sens de la vie, de l’art, de la culture, de l'histoire, de l’action et de la réflexion.
La première partie du livre débute par une longue interrogation née d’un voyage fait au Sénégal pour inaugurer, en compagnie de Léopold Senghor, le nouveau musée d’art africain. Il se souvient que, quelques années plus tôt, il avait, au nom du général de Gaulle proclamé l'indépendance de ce pays. Une conversation s'engage sur l’art africain et sur la musique. Senghor lui dit : « Même en Amérique, les nègres dansent leur vie » et un peu plus loin « Savez-vous quelle est l’âme de notre musique ? Le battement des mains. On nous le reproche. Comme si le propre du zèbre n’était pas de porter des zébrures. »
Malraux constate, qu'aujourd'hui, le vrai dialogue commence entre l’esprit scientifique, la découverte des lois de l'univers, et la signification de la vie.
C'est dans la seconde partie du livre que Malraux va rencontrer le médium, Madame Khodari-pacha, et qu’il lui fera voir une photo représentant une étoffe avec un dessin des plus particuliers, qu’il pense être d’origine Parthe. En présence de cette photo, cette femme va être visitée par de très nombreuses visions. Elle verra des paysages multiples, du sang, des guerres, un visage d'homme. A la question de Malraux « Comment sont ses yeux ? » elle répond : « Tiens, tiens ! un bleu, un noir ! » Malraux pense : « Les yeux d’Alexandre de Macédoine ». Et le voilà parti à revisiter l’histoire grecque, ses dieux, son art. D’Alexandre il dit « A cette âme inassouvie de tout, au-delà de l’inconnaissable comme de l’inconnu, au-delà des sagesses soumises, quel antagonisme opposer ? » et il ajoute : Qu'importe de s’unir aux dieux, si l'on emplit les rêves des hommes ! »
La troisième, et dernière, partie du livre est un entretien que Malraux a tenu avec Max Torrès, un ami de l'époque de la guerre d'Espagne. Il a émigré aux Etats-Unis où il est professeur. Malraux est ministre. Et nous sommes en pleines bagarres de mai 68 ! Ils se remémoreront des épisodes de la guerre d’Espagne, des luttes de la gauche à travers le monde et s'interrogeront sur ce que pourrait bien être l'avenir. Quel est le sens du mouvement de l’histoire, en a-t-il un et pouvons-nous le comprendre, l’anticiper ? Max Torrès pense que « Le reflux du paradis les laisse (les jeunes) en face des déterminismes scientifiques. Pas commodes, vois-tu bien ! Eux, ne pardonnent pas ! »
Un excellent livre ! Une hauteur de pensée et culturelle rare !

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Les éditions

  • Hôtes de passage [Texte imprimé] André Malraux
    de Malraux, André
    Gallimard / Soleil (Paris. 1957)
    ISBN : 9782070293520 ; 18,50 € ; 15/10/1975 ; 240 p. ; Broché
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