Samedi
de Ian McEwan

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 6 octobre 2006
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Le présent imparfait
"Samedi" raconte une journée dans la vie d’un neurochirurgien londonien. Un intellectuel chanceux, heureux dans son mariage. Ses enfants sont sans histoires et promis à un avenir radieux. Le bon docteur est un modèle de citoyen occidental.

Tout bascule lorsqu’il est victime d’un accrochage dans sa voiture de luxe. Il doit alors faire face à un trio colérique de petits bandits des routes. Mais grâce à son intelligence, celui-ci réussit à calmer les pulsions violentes de ses tourmenteurs. L’incident malheureux aura un contrecoup qui placera sa famille en danger.

La trame, de prime abord simpliste, est en fait une métaphore maladroite pour illustrer sur une petite échelle une attaque de nos valeurs libérales. Ou comment notre isolement, dans une bulle protectrice, ne nous immunise pas contre une menace terroriste.

Entre les banalités du quotidien, McEwan dépeint habilement le climat de stress réprimé d’un monde post 9/11, avant la guerre en Irak. Le discours politique sous-jacent est subtil et livré avec des arguments ambigus soulevant plus de questions que de réponses. Il s’agit de la plus grande qualité de cette œuvre. Son ton et l’élégance de sa prose.

Aucunement spectaculaire, ce roman démontre par contre, le talent d’un des grands écrivains contemporains anglais.
La mise à mal de certitudes.. 8 étoiles

Pour Henry Perowne, personnage central de ce roman, c'est un samedi ordinaire qui se prépare. Samedi ordinaire dans la vie d'un homme ordinaire ? Ou plutôt samedi privilégié dans la vie d'un homme privilégié? Marié et toujours amoureux, deux enfants aimés et brillants, un métier qui lui plait. Il est neurochirurgien. Il répare les cerveaux et s'efforce de respecter chez les autres ce qui lui semble le plus important, la conscience. Et pour cela, il faut que tout soit bien rangé, à la bonne place. Le cerveau n'aime pas le désordre.... Mais ce n'est pas quelqu'un de borné, Henry Perowne, pas du tout. Simplement, il y a des choses qui lui sont moins accessibles , qui le déroutent. Par exemple, la littérature, il ne voit pas bien ce que cela apporte. Il ne veut pas non plus changer le monde, ce qu'il veut, c'est qu'on lui explique. Tout a une explication, en neurologie, une logique, et cela convient très bien à cet adepte du rationnel.

Sauf que..... et bien sauf que dès le départ, cette journée ne va pas suivre le cours prévu par son acteur. La vision très matinale d'un moteur d'avion dans le ciel londonien ( terrorisme, accident?) , les rues bloquées par les manifestants contre la guerre en Irak ( à quoi va aboutir cette guerre?), l'altercation avec un autre automobiliste ( présentant des signes visibles à l'oeil d'un spécialiste d'une grave anomalie neurologique, s'en servir ou non? ), et finalement, l'intrusion de la violence , la vraie, au sein même de sa vie familiale. Perowne débute sa journée dans la certitude d'une vie établie, il l'achève avec la seule certitude possible, la constatation de "la vitesse à laquelle les conséquences d'une action vous échappent et engendrent de nouveaux évènements."

Réflexion banale..... et oui..., mais en fait ( je laisse de côté les aspects narratifs et descriptifs du roman, très bien faits, presque cinématographiques), le thème de réflexion est là. A quoi sert à ce neurochirurgien de comprendre, comprendre ce qu'était le problème de l'avion matinal avec ce " besoin compulsif de communier avec nos semblables dans une anxiété généralisée", comprendre la pathologie exacte de son agresseur, vérifiée plus tard sur l'iconographie? A quoi, concrètement? Est-ce qu'on peut tout comprendre, tout prévoir? Est-ce qu'il ne faut pas savoir revenir au "peut être que...", au doute? Est ce que pour pénétrer l'esprit humain, les mots ne sont pas plus efficaces que le bistouri? Est-ce que les métiers choisis par ses enfants doivent vraiment n'être considérés qu'avec indulgence? Sa fille écrit des poèmes, et, ironiquement, c'est la lecture d'un poème qui le sauvera, lui et les siens. Son fils est musicien , et finalement, le point fort de cette journée a été de l'entendre:

" C'est alors qu'ils - les musiciens- nous offrent un aperçu de ce que nous pourrions être, de ce que nous avons de meilleur, de ce monde impossible où l'on donne tout aux autres sans rien perdre de soi-même . Dans le monde réel, il existe des programmes détaillés, des projets visionnaires de sociétés paisibles, sans conflit, promettant le bonheur à tous et pour toujours- des mirages au nom desquels les gens sont prêts à tuer et se faire tuer. Le royaume du Christ sur terre, le paradis des travailleurs, l'état islamique idéal. Mais seule la musique, en de rares occasions, laisse vraiment entrevoir cette communauté de rêve, séduisante illusion qui s'évanouit avec les dernières notes ."

Ian Mc Ewan pose des questions sur l'époque dans laquelle nous vivons, dont il n'a évidemment pas les réponses, car il n'y a pas de réponse à tout, mais l'intérêt de la littérature est bien de savoir poser les questions....
" L'avenir est plus difficile à déchiffrer, l'horizon rendu indistinct par la multiplicité des possibles. Cent ans plus tôt, peut-être un médecin dans un peignoir de soie méditait-il sur le siècle qui venait de naître. On peut envier à ce gentleman édouardien tout ce qu'il ignorait encore.S'il avait de jeunes fils, il risquait de les perdre douze ans plus tard sur le front de la Somme".....

Paofaia - Moorea - - ans - 2 janvier 2014


What a day ! 6 étoiles

A l’instar de Mrs Dalloway, Henry Perowne sait que sa journée sera longue quand à l’aube il observe par la fenêtre un avion en flammes survoler le ciel londonien.

Cet avion sera le fil rouge de la journée de ce neurochirurgien qui ce soir-là doit accueillir sa fille et son beau-père à dîner après trois ans de brouille.

Au cœur des événements qui préparent les interventions armées occidentales en Irak, la grande manifestation de Londres est l’autre filigrane de ce roman. Galerie de personnages qui fondent la famille de ce brillant chirurgien, sa femme Rosalind, son musicien de fils Théo, Daisy sa fille poétesse en herbe et la beau-père Grammaticus, poète « maudit », réfugié dans un château de l’Ariège.

Un accident de voiture, un avion en flammes et cette journée de repos (samedi) et de retrouvailles va se trouver bouleversée, en fait divers mais aussi en introspection d’ensemble qui permettra à notre héros de se poser quelques bonnes questions sur le sens de sa vie.

Monito - - 51 ans - 20 mars 2013


Le cerveau 6 étoiles

Comme le souligne à juste titre ici Bernard2, l’action de ce pseudo thriller atypique ne démarre réellement qu’après plus de 100 pages de longs développements sur la famille d’Henry, entrecoupés de nombreuses incidentes d’ordre politique ou sociologique, ainsi que de multiples commentaires médicaux dignes d’un compte rendu opératoire, au demeurant très intéressants, mais tout de même un peu fastidieux dans le cadre d’un roman !
En contrepoint de ces digressions parfois irritantes sur le plan de la forme, on relèvera l’originalité du fond, le thème générateur de ce «samedi pas comme les autres» étant, en définitive, le cerveau : tout d'abord, celui qu’opère quotidiennement notre héros principal et celui de Rosalind son épouse, sauvé -c'était écrit- par la neurochirurgie ; ensuite, le cerveau de Baxter, déjà atteint dans ses gènes par une maladie orpheline puis accidentellement endommagé ou celui de Lily, la mère d’Henry, qui sombre peu à peu dans la dégénérescence sénile.
Enfin, au plan collectif, le cerveau de ceux qui fomentent des attentats, générant ainsi depuis un certain 11 septembre, une phobie quasi constante du terrorisme ou, de celui des gouvernants qui décident d’intervenir ou non en Irak. Autant de pulsions imprévisibles et de hasards qui décident aujourd’hui, plus que jamais, du sort des autres humains.
Rien ne sera plus comme avant dans le monde, depuis cette date fatidique, ni dans la famille d'Henry Perowne, après cette journée mémorable !
Au total, ainsi que le commente la quatrième de couverture, ce samedi est donc aussi «une métaphore de toutes nos vies fragiles d’occidentaux pris dans la tourmente de ce début de siècle».

Isis - Chaville - 79 ans - 7 janvier 2012


Une réflexion humaine 8 étoiles

C'est vrai que le procédé n'a rien en soi d'original (décrire vingt-quatre heures dans la vie d'un personnage): Woolf, Joyce et d'autres l'ont fait. Je dirais même que c'est le genre de pari qui a tout pour me faire fuir. Avec une telle proposition, je ne m'attends pas nécessairement à des actions à la Jack Bauer (on se lasserait trop à relever le nombre d'invraisemblances). Alors qu'est-ce qui m'a séduit dans ce roman de McEwan ? La simplicité, je pense. La justesse de ton. Je me suis identifié d'emblée aux réflexions de ce neurochirurgien londonien dans la miquarantaine, à ses craintes. J'ai été touché par son humanité.
Il y a des moments dignes d'être mentionnés: outre la scène d'ouverture qui nous plonge d'emblée dans une atmosphère paranoiaque, réaliste, je retiens la description du match de squash entre Perowne et son collègue anesthésiste qui fait comprendre les états d'âme (je n'aurais jamais pensé écrire un jour que la description d'un match était digne d'intérêt...). Les scènes clés de confrontation entre Baxter (l'agresseur imprévisible) et Perowne sont efficaces.
Je conseille la lecture de ce roman pour qui veut découvrir un personnage humaniste moderne ou tout simplement pour savoir comment la poésie a pu sauver, littéralement, toute une famille.

Kaftoli - Laval - 58 ans - 4 mai 2011


Sauce trop délayée 6 étoiles

L’histoire n’est pas dépourvue d’intérêt : un neurochirurgien, à la suite d’un accrochage en voiture, est agressé par un des occupants, psychiquement malade, de l’autre véhicule. Lorsque ce dernier vient au domicile du praticien, la violence atteint un niveau insoupçonnable. Grièvement blessé au cours de la lutte, le malade devra être opéré, et c’est le chirurgien lui-même qui réalisera l’opération.
Divers enchaînements permettent à l’auteur d’aborder d’autres sujets, multiples. Avec notamment une réflexion sur l’opportunité d’aller attaquer l’Irak (l’action se situe juste avant). Mais ces digressions sont beaucoup trop longues, surtout lorsqu’il s’agit de petites anecdotes. Fallait-il, sur des pages et des pages, décrire par le menu une partie de squash ? A noter que l’histoire ne commence véritablement que vers la page 110… De ce fait, il y a beaucoup de passages franchement lassants, voire incompréhensibles pour le néophyte. Un exemple, significatif :
« Alors même qu’il (le chirurgien) se retourne vers Baxter (nb. l’homme qui l’agressé) avec surprise et voit, ou plutôt pressent ce qui arrive sur lui, il reste en partie dans son rôle de praticien capable de diagnostiquer un manque de maîtrise de soi, une émotivité excessive, un tempérament explosif sans doute dû à un taux insuffisant de GABA sur les récepteurs spécifiques de certains neurones. D’où, certainement, une incidence négative sur la présence de deux enzymes dans le corps strié et le pallidum latéral – l’acide glutamique décarboxylase et l’acétylcholine ».
Bon sang, mais c’est bien sûr…

Bernard2 - DAX - 74 ans - 15 novembre 2010


Une journée d'un médecin anglais 8 étoiles

Ce livre raconte la journée d'un médecin Londonien réputé. Pendant 24 heures, l'auteur nous immerge dans la vie de cet homme qui nous deviendra bien sûr très proche et sympathique. C'est un peu le même exercice que Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Le résultat est excellent, j'ai été pris par le récit du début à la fin et j'ai passé un très bon moment avec cet homme, sa famille, ses préoccupations petites et grandes. L'auteur réussit ce pari audacieux de tenir tout un roman en ne racontant que quelques heures de la vie d'un homme somme toute ordinaire.

Le personnage, un scientifique érudit, livre des réflexions de portée métaphysique vraiment intéressantes sur la destinée humaine, la vieillesse, la famille. L'auteur insère dans le récit quelques scènes de chirurgie de manière très habile et très bien documentée, ce qui est tout aussi prenant qu'un thriller. Benjamin, dans la critique principale, fait le parallèle entre la peur des attentats terroristes et ce qui arrive au médecin pendant la journée, c'est très bien vu.

Saule - Bruxelles - 58 ans - 26 septembre 2010


Vivement dimanche ! 8 étoiles

Dès le début, McEwan donne le ton. Dans ce long prélude, avec cet avion qui surgit, atterrit tout près et bizarrement, n'est plus là. Que s’est-il passé ? La nuit est noire, elle est froide, mais cette (fausse ?) alerte retient notre neurochirurgien hors de son lit douillet, loin de la douceur conjugale, en proie à toutes sortes de pensées.

Et aimantée, je l’ai été, d’emblée. Malgré le rythme lent, et justement propice, me semble-t-il, à cette tension qui va croissant. Car il y a beaucoup trop d’aspérités dans cette vie lisse et ordonnée. Et des alertes, il n'en manque pas, dans ce roman. On peut être plus ou moins sensible à l’une ou l’autre, selon affinités. Mais il y en a pour tout le monde, si on veut bien accepter d'être baladé tout au long de cette journée londonienne.

Surtout, je n’ai pas vu venir la fin. Proprement cueillie, j’ai été. Et j’adore ça.

Lutzie - Paris - 59 ans - 6 janvier 2009


La vie n’est pas un long fleuve tranquille 8 étoiles

Henry Perowne est un neurochirurgien londonien comblé. Une femme qu’il aime encore passionnément, des enfants talentueux, un métier qu’il adore et une vie bien tranquille. Ce samedi, comme tous les samedis, il se rend au gymnase pour disputer un match de squash avec un collègue. Une grande manifestation contre la guerre en Irak et un dîner de famille, pendant lequel une réconciliation entre Daisy, la fille, et son grand père, semblent être les seules originalités de la journée. Perowne n’ira pas manifester, ses sentiments face à cette guerre sont mitigés, et puis c’est samedi, sa vie de famille avant tout ! Un accrochage sur la route va bouleverser le déroulement de sa paisible journée et rappeler son existence au monde réel, où la violence, sous-jacente, le dénigrement et la soif de pouvoir sont à la porte de chacun, même des familles les plus privilégiées.
Ian McEwan semble être le spécialiste du récit « petite taille de découpage ». Ici, il nous fait une microdissection de la journée de son personnage, n’épargnant pas parfois des longueurs quelques peu irritantes. On découvre cependant avec cette vision au microscope, les états d’âmes de Perowne, ses regrets, ses souffrances, derrière ce masque d’homme heureux. Cela lui donne un côté très humain, une dimension que l’on découvre au fur et à mesure du récit. Les maladies du cerveau, objet de la profession du protagoniste, et décrite de façon remarquable, font partie intégrante du récit et il tentant de faire le parallèle entre l’organe malade et la dégénérescence du monde actuel à la lecture de ces pages.
Un livre qui nécessite une grande patience donc, mais qui a le mérite encore une fois, comme tous les livres que j’ai pu lire de l’auteur, d’être un chef d’œuvre d’écriture.

Antinea - anefera@laposte.net - 45 ans - 9 novembre 2008


Simple et compliqué, comme la vie 10 étoiles

Le principe a l'air simple : la description d'une journée, une seule, d'un neurochirurgien qui a réussi sa vie, mais pas de n'importe quelle journée; une journée ou tout bascule et où rien ne sera jamais comme avant.

S'y entremêlent les réflexions intimes du narrateur sur sa famille, le monde, la guerre en Irak, son métier, la nature de l'intelligence, le sens du temps, la relativité de l'existence et des peudo certitudes qui rassurent, sur la nature du hasard,aussi, bref sur la vie.

Ce narrateur, nimbé dans sa réussite, ne parvient pas à être tout-à-fait dupe; il doute, souffre, s'interroge, se réjouit; il vit sa journée, parfaitement lucide du fait que, comme tout un chacun, cela peut toujours être la dernière.

Le principe de la description d'une journée me rappelle un peu Ulysse, de Joyce, en plus clair et en plus "à jour". Reste à savoir comment le roman va évoluer, s'il veut prétendre au statut de classique.

Cet ouvrage est donc pour moi une réussite totale, parfois plus proche de l'essai que du roman.

Fa - La Louvière - 48 ans - 10 septembre 2008


Un samedi comme un autre, le hasard en plus. 7 étoiles

Ian McEwan a écrit, mais ce n’est qu’un avis très personnel, une sorte de nouveau roman post moderne, comme on dit aujourd’hui. Nouveau roman au sens où les choses, les détails ont une importance cruciale dans le déroulement de cette journée d’une banalité effrayante qui mélange douceur et violence, stress irraisonné et apaisement, bonheur minuscule et inquiétude d’une foule pressentant une guerre inutile. Post moderne au sens où McEwan raconte aussi une histoire, décrit des moments, trace le portrait d’une famille anglaise aisée où les conflits n’effacent pas l’affection, ni les devoirs la tendresse. Dans cet univers qui serait refermé sur lui-même si la jeune génération n’apportait pas un souffle et une vision dynamiques sur le monde extérieur, une faille va ouvrir la brèche, la béance de la violence révélatrice.
Contrairement à d’autres, la lecture ne m’a jamais paru fastidieuse tant j’ai trouvé grand le talent de l’auteur dans cette description presque clinique des moments de cette journée. La partie de squash, la visite à la vieille dame, le portrait du grand-père qui ne veut pas vieillir sont autant de morceaux d’anthologie. Sans oublier l’humour et l’ironie comme la rencontre entre Henry et Tony Blair.
Et au-delà de tout ceci il y a, dans cette société où tout peut se détraquer en une fraction de seconde, la puissance de l’art et de la science qui l’un et l’autre peuvent encore sauver un monde où l’individu est devenu « incapable du moindre scepticisme, supporte de moins en moins la contradiction, [que] la confusion… gagne, pis, [qui] se sent perdre son indépendance d’esprit. »
Et en cela McEwan dépasse le sort de cette famille pour nous parler en fait du destin de notre humanité vacillante.

Jlc - - 80 ans - 27 février 2008


Quel ennui ! 1 étoiles

Je m'attendais à un thriller suite aux commentaires de plusieurs critiques de lecteurs. Las... de la parlote, de la parlote... et encore de la parlote... Un descriptif navrant d'une journée ordinaire d'un homme ordinaire où sa seule contrariété est d'avoir un incident avec un conducteur voyou qui veut lui en faire voir de toutes les couleurs. Mais seulement à la fin du livre ! Oh, le style n'est pas déplaisant. Mais bon, je le déconseille aux amateurs de sensations fortes.

Ircome - - 61 ans - 4 décembre 2007


Ennui mortel 3 étoiles

J'étais pourtant impatiente de commencer ce livre de Ian McEwan, dont j'avais beaucoup aimé Expiation. Malheureusement, Samedi déçoit. Dès les premières pages, j'ai su que je passerai un long moment. Finalement, n'en pouvant plus des trop longues descriptions du monde de la neurochirurgie ou de la musique classique, qui sont pour moi deux sujets d'une platitude extraordinaire (parlez-moi de rock et là, je suis aux anges) j'ai abandonné le livre à la moitié.

Janiejones - Montmagny - 38 ans - 11 juillet 2007


Un roman contemporain hyperréaliste 7 étoiles

Ce roman nous décrit comment une journée d’Henri Perowne, un neurochirurgien londonien habitué à une vie simple et heureuse, répétitive mais équilibrée et parfaitement protégée du monde extérieur va se retrouver bouleversée par l’intrusion d’événements imprévus et sources d’inquiétude. Description de l’angoisse post onze septembre dans les sociétés occidentales, de l’omniprésence du flux médiatique, réflexions sur l’engagement britannique en Irak ou sur le pouvoir de la science et de l’art. Une écriture très travaillée et précise notamment dans l’évocation des états d’âmes et des interrogations de Perowne, dans l’analyse fine des relations du chirurgien avec ses enfants, tous deux artistes, et sa femme juriste. La linéarité du roman (description chronologique de l’organisation de la journée du neurochirurgien) est bousculée par une évocation complexe des associations d’idées du personnage, à tel point qu’on peut parfois y trouver une ressemblance avec l’écriture de Virginia Woolf dans « Mrs Dalloway ».

Albireo - Issy-les-Moulineaux - 46 ans - 6 janvier 2007


A lire jusqu'au bout... 2 étoiles

Un samedi comme les autres. Vraiment comme les autres? Un samedi d'un neurochirurgien londonien... bien dans ses papiers, à la vie formidable... tant professionnelle que familiale. Sans beaucoup d'aspérités donc... bien réel tout cela?

Un livre donc qui veut s'ancrer dans le décor de la vie d'un Mr. ToutLeMonde, mais qui ne l'est pas tellement finalement. Et quand enfin, on cerne le sujet que souhaite traiter l'auteur, on attend encore un long moment (le temps de se rendormir?) avant de profiter du dénouement.

Prévisible le dénouement? Sans doute...

L'auteur maîtrise l'art de la description détaillée... et que de détails.

Bref, mieux vaut ne pas rêver d'évasion en prenant ce livre.

Ber - - 50 ans - 28 décembre 2006


Une réflexion sur le hasard 9 étoiles

Henry Perowne, neurochirurgien anglais de renom, s’apprête à passer un samedi agréable qui s’achèvera par des retrouvailles familiales très attendues. Ce soir, sa fille Daisy qu’il n’a pas vue depuis six mois, sera là.
Ce matin, après son habituel squash matinal avec un collègue, il fera les courses nécessaires pour le dîner, puis il ira voir sa mère à la maison de retraite, et enfin il rentrera tout préparer. Tout est prévu, réglé comme du papier à musique, pour un bonheur simple mais réel.
Sauf que tout ne va pas se dérouler selon le programme établi, puisqu’un incident à priori négligeable va venir bouleverser ce bel ordonnancement, et placer cette journée sous le signe de la violence.

Difficile, à priori, d’expliquer pourquoi on sent monter la tension en lisant ce roman, car au fond le déroulement de cette journée est bien banal. On se trouve face à un homme passionné par son métier et qui se remémore les opérations pratiquées, ce qui donne lieu à une foule de détails très pointus. Il se rappelle aussi des moments heureux de sa vie : son enfance, sa rencontre avec sa femme, le bonheur d’être père…
Mais c’est justement parce c’est dans cette vie si normale que quelque chose vient casser les habitudes, le bonheur tranquille, que l’on se sent à ce point dérangé. La violence fait irruption dans la vie de cet homme de manière si banale, que l’on se dit que cela peut arriver tous les jours à n’importe qui… ce qui est d’ailleurs le cas.
Pas de suspense improbable ici, mais une situation anodine, et nous voilà pris dans ce roman qu’on ne peut lâcher avant la dernière page. Tout s’est passé un samedi, et dès dimanche plus rien ne sera plus jamais tout à fait comme avant.

Aliénor - - 56 ans - 25 novembre 2006