Le cahier gonflable
de Nicolas Ancion

critiqué par Sahkti, le 4 octobre 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Surréalisme à la belge
Il est presque impossible de résumer ce roman tant il foisonne de caricatures, de péripéties et mésaventures en tous genres.
Alors je vais simplement dire qu'il s'agit de Monsieur Gnol, un bonhomme très étrange à la vie bien rangée et surtout très organisée, qui voit un jour débarquer chez lui Monsieur Hop, un autre bonhomme bizarre qui a des habitudes on ne peut plus étonnantes.
Ce couple de vieux amis cohabite dans l'appartement de Monsieur Gnol, chacun avec ses petites manies, ses concessions, ses humeurs de cochon et ses grands principes de vie. Cela donne un résultat bigarré, amusant et complètement hallucinant. Surtout lorsqu'un jour, ils trouvent un bébé sur le carrelage de la cuisine et ça n'a pas l'air de les interloquer du tout ! D'où vient-il, à qui est-il... peu importe, le voilà adopté et baptisé Klouklou. Un enfant qui grandit et devient très vite le plus adulte des trois (les deux autres sont de vrais doux dingues).
Les tribulations du trio s'égrènent au fil des pages, rigolotes, sérieuses, mélancoliques (il y a une vieille rengaine d'amour qui refait sporadiquement surface) ou délirantes.
Nicolas Ancion, une fois de plus, en grande forme, pour portraitiser (et caricaturiser) l'être humain dans tout ce qu'il peut avoir de surréaliste et de ridicule. Un roman qui se lit d'une traite, c'est une succession de petites scènes plutôt courtes qui donnent au récit un rythme emballant, vif et léger.

Quelques lignes:
"Monsieur Gnol a pourtant connu de nombreuses passions. Le lavage des vitres, quand il n'avait pas encore dix ans; les avions, à peu près au même âge, puis les horloges en chocolat et les tickets de métro. Plus tard, il s'enthousiasmera pour les timbres exotiques et les films sous-titrés, puis s'épuisera dans une ultime passion pour la vie des cow-boys. Mais depuis cette époque, il a bien changé. Il n'hésite plus à chantonner dans la rue, à se laver les genoux ou à lire le journal en commençant par la fin". (page 21)