Le grand sommeil de Raymond Chandler

Le grand sommeil de Raymond Chandler
( The big sleep)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Grass, le 4 octobre 2006 (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 46 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (15 243ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 10 273  (depuis Novembre 2007)

"J'étais, des pieds à la tête, le détective privé bien habillé. J'avais rendez-vous avec quatre millions de dollars."

Le grand sommeil est le premier roman de Raymond Chandler, et par conséquent, celui qui présente le détective Philippe Marlowe, qui ouvrit le chemin pour tous les détectives à suivre.

Si l'intrigue serrée et truffée de détails ainsi que les très nombreuses descriptions peuvent surprendre le lecteur non préparé, il demeure que la grande force de ce roman, c'est son personnage principal. Homme réservé mais direct, Philippe Marlowe se laisse découvrir tout le long du roman, laissant paraître ici et là quelques faiblesses mais se rattrapant toujours avec un bon coup. Doté d'un fin esprit d'analyse, il ne se limite pas forcément au contrat pour lequel on le paie et cherche à aller plus loin. Ce qui peut lui attirer quelques bons coups sur la gueule, qu'il encaisse comme un homme avant de se remettre au travail. Plaisanteur sarcastique et buveur compulsif, Marlowe se rend néanmoins au bout de son enquête en toute dignité pour tout de même revenir au même point qu'au départ: paumé, mais avec de la classe.

J'imagine qu'on ne peut prétendre connaître le policier sans être passé par ce livre.


"Qu'est-ce que ça peut faire, où on vous met quand vous êtes mort? Dans un puisard dégueulasse ou dans un mausolée de marbre au sommet d'une grande colline? Vous êtes mort, vous dormez du grand sommeil... vous vous en foutez, de ces choses-là... le pétrole, l'eau, c'est de l'air et du vent pour vous... Vous dormez, vous dormez du grand sommeil, tant pis si vous avez eu une mort tellement moche... peu importe où vous êtes tombé... Moi, je faisais partie des choses moches, maintenant. Bien plus que Rusty Reagan. Mais le vieux bonhomme, à quoi bon? Qu'il repose tranquille dans son lit à baldaquin, avec ses mains exsangues croisées sur le drap... attendant... Son coeur n'était plus qu'un vague murmure hésitant... ses pensées grises comme la cendre... Et bientôt, lui aussi, comme Reagan, dormirait du grand sommeil.

En redescendant en ville, je m'arrêtai devant un bar et m'envoyai deux doubles whiskies. Ça ne me fit aucun bien. Le résultat, c'est que je pensais à Boucles d'Ange, et jamais je ne la revis."

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Les éditions

  • Le grand sommeil [Texte imprimé] Raymond Chandler trad. de l'anglais par Boris Vian
    de Chandler, Raymond Vian, Boris (Traducteur)
    Gallimard / Folio. Policier
    ISBN : 9782070406470 ; 6,90 € ; 01/01/1998 ; 250 p. ; poche
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Un monstre dans la rue

7 étoiles

Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 40 ans) - 23 octobre 2012

A l'inverse de cette morue d'eau douce profane qu'on nous sert d'ordinaire en guise de vamp, Chandler nous offre dans ce classique une de ces démones qu'on oubliera pas de sitôt, sévissant parmi l'invariable obscurantisme d'une ville moyenne. Marlowe aura par ailleurs beaucoup à faire à combattre cette créature lubrique; à l'âme noire et souvent hagarde de jalousie, pour tout être qui osera être plus aigu qu'elle tout en n'étant pourtant pas elle-même le summum de la séduction.


On imagine bien toutes les sous-intrigues en creux même si on ne dévoilera certainement pas la toute fin énigmatique dans le genre...

Dort boucle d'Ange !

6 étoiles

Critique de Pakstones (saubens, Inscrit le 2 septembre 2010, 57 ans) - 7 octobre 2011

Nous sommes en 1939, Hollywood, Californie, R. Chandler écrit son premier roman qui restera dans les annales du roman noir : Le grand sommeil.

La naissance du légendaire détective privé Philip Marlowe, qui sera par la suite interprété par H. Bogard sur les écrans, deviendra mythique aux yeux de tous.

L'histoire tourne autour d'une famille aux lourds secrets, aux coups tordus, chantages, vices, dépourvus de sens moral.

Des gangsters se mêlent dans la partie, zigouillant à tout va, laissant des cadavres sur leurs passages, que seul Marlowe peut élucider sans trébucher.

L'écriture est taillée au scalpel, personnages secondaires complexes, rythmé et foutrement bien construit jusqu'au dénouement tragique.
L'amour, le fric ... La vie, la mort ... un chemin ténébreux, une odyssée sanglante.

Les soi-disant Sherlock Holmes, et toi, boucle d'ange, je vous invite à lire cette histoire de fous avant de dormir d'un grand sommeil et ne jamais se réveiller !

Attention : Polar culte !

Déçu

7 étoiles

Critique de Phlois (Avignon, Inscrit le 22 novembre 2010, 61 ans) - 23 novembre 2010

En final, j'ai été déçu par ce livre. J'en avais entendu tellement de compliments que je m'en faisais sûrement une trop haute idée.

Certes, le personnage principal désabusé est intéressant, mais l'histoire ne m'a pas accrochée. Les choses s'enchaînent, mais ne semblent pas vraiment liées. La "folie" d'un des personnages ne me semble pas réaliste, de même que l'attitude d'un personnage présenté comme un caïd mais qui ne réagit nullement comme tel face à Marlowe.

Ceci dit, l'écriture est bonne et le cynisme plein de bons mots du détective fait que la lecture de ce livre reste un bon moment.

THE sommet of the genre (sic)

10 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 41 ans) - 2 août 2010

Indéniablement le plus grand roman noir américain jamais écrit (et le film de Hawks est son total équivalent pour le cinéma, selon l'avis même de Chandler). Puissant, drôle, cynique, rempli de suspense, intrigue à tiroirs... Magnifique.

Moyen

5 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 4 juillet 2009

Je commence à penser que le roman noir n’est pas mon genre. Il faudrait peut-être que je relise ce livre un jour pour une seconde chance (tout le monde m’en parle en bien et j’ai l’impression de ne pas être normale). Je me suis perdue dans les longues descriptions. J’ai été quelques fois intéressée, mais en général, je me suis ennuyée. Marlowe est génial, mais je ne me suis pas attachée à plusieurs personnages (les féminins surtout) et j’ai de la difficulté à comprendre certaines réactions (comme, je ne comprends pas la soudaine passion de Marlowe pour la femme d’Eddie, lui qui est froid avec les autres femmes). Je ne sais pas, j’ai le sentiment de ne pas avoir été là quand je l’ai lu. Enfin, après la lecture du livre, j’ai vu le film avec Humphrey Bogart et j’ai adoré.

Chandler et l'expérience de l'écriture.

8 étoiles

Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 41 ans) - 1 août 2007

C'est un style tout nouveau de polar que Chandler a expérimenté avec 'Le Grand Sommeil' dans la foulée du modernisme, Philip Marlowe est apparu, nous léguant son expérience réflexive de l'écriture.

Le très futé privé que nous aimons tous nous fait parvenir ses impressions directes, une réflexion sur son métier, sa vision du crime et du monde qui l'entoure.

Ce qui rend ce travail si unique, c'est justement le point de vue de Marlowe, complètement aliéné du monde qui l'entoure, l'enfermement à l'intérieur de sa propre perspective qui nous donne un roman sombre, cynique, où les florilèges pleuvent, au grand plaisir de tous.

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  Le grand sommeil/Film d'Howard Hawks 5 Aria 22 septembre 2009 @ 15:19

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