La vie impossible
de Eduardo Berti

critiqué par Sahkti, le 2 octobre 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
La vie à 100 à l'heure
L'écriture d'Eduardo Berti a un petit goût de folie qui rend cet ouvrage complètement inrésumable. On navigue entre drame et enthousiasme, entre métaphysique et considérations mesquines, entre surréalisme et absurde.
C'est dense, fouillé, une histoire en vaut quinze, le lecteur ne peut prendre le temps de respirer tant tout est trépidant, le fil semble ténu, on veut s'y accrocher !

Dans sa postface, Alberto Manguel écrit : "Ses semences de récits, comme saisies dans l'ombre, n'ont nul besoin de se développer davantage pour nous réjouir et nous étonner."

Et c'est vrai que toutes ces nouvelles, même très courtes, se suffisent à elles-mêmes. Ce recueil de textes est un régal, on suit par exemple les traces d'un homme qui se transforme en chien, on se glisse dans sa peau, efficace ! Idem pour ce personnage qui passe son temps à changer de langue, c'est quelque peu déconcertant, le lecteur s'y perd tandis que la protagoniste a l'air d'y trouver son compte alors on essaie de comprendre et nous voilà embarqué sur le navire de la folie à l'état pur... ça fait du bien. Un très bon moment.