La maison sans racines
de Andrée Chedid

critiqué par Sahkti, le 25 septembre 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Nostalgie du Liban
L’histoire se passe au Liban. Passages incessants entre présent et passé, souvenirs et réalités. Une grand-mère, aux lointaines origines libanaises, résidant à Paris, fait la connaissance de sa petite-fille américaine lors d’un voyage-rencontre initiatique à Beyrouth, sur les traces de leurs ancêtres. Les souvenirs affluent, la belle époque, le temps de la paix, des familles décousues et opulentes, des palais et des fastes, des premières amours… Aujourd’hui, c’est la guerre, la mort vous attend à chaque coin de rue. Elle ne vous abandonnera pas. Jamais.
C’est un roman poignant, fort. Une simple traversée de place, à la rencontre d’un corps inanimé, 250 mètres à parcourir sous l’œil d’un tireur embusqué prêt à vous descendre, s’étale sur des pages et des pages, découpée en tranches de vie et de mort. On a l’impression d’effectuer ce parcours dangereux à la place de l’héroïne, le souffle court, le cœur battant. Le subtil ballet entre passé et présent nous permet de comprendre les personnages, de les aimer, de les imaginer hier pour mieux les voir évoluer aujourd’hui. La fin est douloureusement triste, on espère jusqu’au bout qu’il n’en sera rien mais au fond de soi, on sait déjà qu’on n’en sortira pas indemne. Merveilleux moment lecture.
Du bon et du moins bon. 5 étoiles

Un livre quelque peu inégal pour ma part.
Le choix de diviser un livre en différents aspects, ici temporels, est toujours périlleux et ici je n'ai pas accroché. Les liaisons en particuliers ne sont pas particulièrement réussies même si la prose de Chedid compense largement par endroit les remarques que je peux faire. On sent en effet à travers ses lignes la qualité du poète qu'elle est par ailleurs, et la force qu'elle peut insuffler dans ses phrases. Malheureusement ce furent plus des éclairs, des flashs, plutôt qu'une impression générale et le livre ne restera pas dans mes favoris, clairement.
Composé en trois intervalle de temps, l'un en 1932 et les deux autres en 1975 qui témoignent des débuts de la Guerre du Liban, le roman peine principalement au niveau de la partie prise sur le vif en 1975 au niveau d'une place de Beyrouth, écrite en italique. Là où l'auteur se devait d'imposer une tension, une rapidité d'exécution il n'en ressort qu'une impression de sur place. Un livre pour parcourir 10 mètres, cela fait beaucoup, peut-être trop pour moi.

Rafiki - Paris - 32 ans - 30 novembre 2011


Au choix de chacun 4 étoiles

D’une part, les critiques de Sahkti sur ce site sont toujours de grande qualité, et d’autre part, ce qu’il y a de bien avec les livres, c’est que chacun peut y trouver ce qu’il cherche, selon ses propres goûts.
Dès lors, j’oserai dire que je n’ai pas aimé « La maison sans racines », que sa lecture m’a ennuyé, et que malgré son petit nombre de pages, il m’a fallu plusieurs jours pour arriver au bout…L’action, ou plutôt le manque d’action, m’a fait trouver bien long ce temps très court (puisque le récit se déroule sur quelques minutes).
Comme le style du début se retrouve tout au long du livre, on peut assez vite savoir si l’on souhaite continuer la lecture ou non. Au choix de chacun.

Bernard2 - DAX - 75 ans - 13 juillet 2010