Extrêmement fort et incroyablement près
de Jonathan Safran Foer

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 19 septembre 2006
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Extrêmement bizarre
Le second roman de ce jeune auteur remarqué suit la quête de Oskar Schell, un garçonnet de 9 ans, mature au-delà de son âge, un inventeur, astrophysicien, francophile et pacifiste. Suite au décès de son père dans les attentats du 11 septembre, il fait la découverte d’une clé, vraisemblablement laissée pour lui en héritage. Tout son temps est alors consacré à la recherche de la serrure qu’elle peut déverrouiller.

Des indices dans un magasin d’art dirigent le jeune curieux sur la piste d’un certain « Black » et il entreprend de dénicher tous les New-yorkais portant le nom de « Black » Ce long processus donnera lieu a des rencontres inusitées, alourdies par de multiples conversations décousues qui exacerberont les frustrations d’Oskar et du lecteur.

Si l’intelligence du petit héros est indéniable, sa narration demeure simpliste, souvent au « Je » Le texte est toutefois aéré, traversé de phrases saccadées, d’images, de lettres du père et de témoignages introspectifs. L’abondance des artifices de la littérature contemporaine se traduira, pour certains, en une préoccupation pour le style plutôt que la substance.

Avant tout, un roman sur le deuil et l’incompréhension d’un enfant face aux grands cataclysmes, il s’agit aussi d’un conte philosophique. Les pensées minutieuses d’Oskar et sa manière de voir le monde conduit au questionnement. Dans cet univers singulier, l’émotion se vit à fleur de peau. Mais au final, il s’agit d’un mélo, aucunement prosaïque et fort créatif, mais tout de même un mélo.
Extrêmement fort & Incroyablement près ou le bizarre incident de la clé perdue 9 étoiles

Extrêmement fort & Incroyablement près ou le bizarre incident de la clé perdue

Bon. Depuis le 11 septembre, on peut se demander si les jeunes romanciers américains (Marisha Pessl, Dona Tartt, etc.) n'ont pas adopté le postulat de "l'enfant surdoué et inadapté qui en a gros sur la patate" comme nouvelle forme d'idiotisme autorisant le lyrisme - que tout le monde sait condamné depuis belle lurette. Les sentiments poignants provoqués par des situations terribles -comme "j'ai perdu mon papa ou ma maman dans des circonstances atroces", c'est quand même de l'accroche-coeur un peu trop facile.
Pouvoir dire tout son mal-être d'une manière absolument tordue, singulière et très cultivée (pas moins d'une référence pointue et wikipédesque par page) : heureusement qu'il y a les enfants surdoués presque autistes !

Bon. je caricature un poil. Mais, un poil de nez, alors. et encore.

Ainsi, Oskar Schell, qui est le narrateur d'une bonne partie du roman, a une histoire familiale plutôt compliquée - et dont il ne perçoit que le sommet de l'iceberg. Son père a disparu lors des attentats du 11 septembre. Le hic dans l'horreur, c'est que l'enfant avait le malheur d'être à la maison lorsque son père tentait de joindre la famille pour les rassurer - au milieu des flammes. Et l'enfant n'a pas pu répondre. Pas eu la force. Plus tard, il trouve une clé dans un vase : son père avait-il un secret ? La dite clé se trouvait dans une enveloppe portant le simple mot "Black". Mais avec une majuscule : un nom propre ? De qui ? Seul un enfant un peu autiste peut rapidement recenser le nombre de Black habitant New-York. Et se lancer dans l'incroyable quête de la bonne personne.

A partir de là, c'est une odyssée découvrant les fêlures des hommes et des femmes peuplant New-York assez pleine de bons sentiments: tout le monde il est blessé, tout le monde il est en quête d'amour. Même sa grand-mère, qui, elle-même, a vécu ses propres drames quelque part en Allemagne, année zéro.

Et c'est une incroyable machine travaillant la difficulté de communiquer qui s'enclenche : ratures, conversations codées, ellipses... Autant d'expérimentations livresques confirmant la difficile communication des êtres. Après tout, le petit n'a pas osé décrocher.

Bon. Un peu plein de bon sentiments... La preuve : Tom Hanks est de la partie dans l'adaptation.

Et en même temps : ça peut faire du bien, les bons sentiments. Si vous en cherchez, simples, assez "humains" au sens plat du terme, et avec une composition maline - empruntez les sentiers tortueux de ce roman qui recomplique le roman mièvre.

Clashortrash - - 44 ans - 18 octobre 2018


Chamboulée, vraiment 10 étoiles

Ce livre est pour moi un chef d'oeuvre. Pour pleins de raisons.

D'abord, l'intrigue est très très bien montée, L'auteur brouille les pistes, nous amène d'interrogations en interrogations. A chaque découverte, on croit enfin détenir la vérité. Mais finalement non...
Peut-être est ce pour cette raison que certains trouvent ce livre "indigeste". En ce qui me concerne, j'ai été éblouie par ce style de narration.
D'ailleurs, si vous devez le lire, je vous conseille de ne pas lire le 4ème de couverture (ni les résumés des critiques), qui révèlent quelques secrets.

En outre, dans cette confusions de sentiments (deuil, amour, regrets, remords, peurs, solitude etc etc), l'auteur trouve toujours, et nous fait partager l'émotion juste. Pile juste. On est alors en complète empathie avec les personnages.

J'ai adoré aussi tous les personnages fantasques, qui sont d'une poésie à couper le souffle.
D'ailleurs, ce roman est, de mon point de vue, un long poème. Un poème à lire et à relire, je pense, rien que pour la beauté des phrases, parfois à plusieurs sens, parfois lourdes de sens mais pourtant très légères.

Et puis, le personnage d'Oskar est tellement attachant.

Et puis et puis.. Bon, je m'arrête là.

Je rajouterai juste : Moi qui écris un petit peu, je me suis d'abord dit en lisant ce livre que je ne pourrais plus écrire derrière lui.
Mais finalement c'est le contraire qui s'est passé : ce roman m'a donné un second souffle.

Fabienne - - 45 ans - 14 décembre 2012


Extrêmement extravagant 4 étoiles

Conseillé par un ami, ce roman part bien en évoquant l’histoire d’un petit garçon, qui a l’impertinence de son âge et l’assertivité d’un adulte mature.

Son père est une des victimes de l’attentat du onze septembre et le héros se livre à une quête suite à ce drame.

Ce qui semblait au départ devoir être un jeu de piste à travers la grosse pomme pour trouver la serrure qu’ouvre une mystérieuse clé, ce transforme en un récit qui part dans tous les sens.

Les flash-back sur ses grands parents juifs allemands m'ont fortement perturbé dans ma lecture au point que je savais à certains moments plus de qui ou de quoi on parlait, voire qui parlait.

Mais ce qui est particulièrement remarquable dans le roman, « remarquable » n’étant pas ici à considérer comme un compliment, c’est l’insertion de photos, pages quasi-blanches, et autres graffitis dans le texte. Cela a pour mérite d’alléger le bouquin, mais surtout de distraire un lecteur qui a des difficultés à rester concentré sur le fil à suivre.

Pour conclure, je peux dire qu'il y a des livres où il est difficile d'entrer, ici une fois à l'intérieur du récit, on sait plus où est la sortie. Est-ce là une symbolique subtile liée au drame des tours jumelles ?

Pacmann - Tamise - 59 ans - 30 septembre 2012


extrêmement fatigant... 1 étoiles


Je ne fais pas partie de l'élite qui a aimé ce livre. Je n'ai eu d'autre émotion que l'agacement. Pourtant j'ai fait de gros efforts. L'ayant acheté incroyablement cher dans la belle édition de ".2", je ne demandais qu'à marcher.
Trois fois j'ai abandonné la lecture et trois fois je l'ai reprise mais au bout de 250 pages -mini pages- j'ai craqué et décidé de m'en débarrasser définitivement.
Je ne résumerai pas le livre. D'autres, avant moi, l'ont très bien fait.
Mais j'ai bien failli y perdre ma joie de lire.

Lurette - - 85 ans - 17 septembre 2012


11/09 7 étoiles

Oskar, 9 ans a perdu son père lors des attentats du 11 septembre 2001. Il essaye de comprendre pourquoi son père lui a laissé une clé. Il mène son enquête pour savoir quelle serrure ouvre sa clé. En parallèle, on suit l'histoire de ses grand-parents qui ont vécu leur histoire d'amour un peu particulière pendant le Seconde Guerre Mondiale...

J'ai mis du temps avant de faire cette critique, j'espère me souvenir de ce qui m'avait dérangée dans ce roman. L'histoire se lit assez vite mais quand arrivent les parties sur le grand-père, j'ai souvent été déstabilisée, suis-je sûre d'avoir bien compris ? J'ai tout de même apprécié cette lecture qui m'a divertie par le côté enquête et la débrouillardise d'Oskar et mais aussi émue avec les moments d'Oskar avec son père et sa mère.

Shan_Ze - Lyon - 40 ans - 24 août 2012


L'enfant et la mort 8 étoiles

Oskar Schell, 9 ans, surdoué et solitaire, végétarien et plein de phobies, vit à Manhattan. Son père Thomas est mort le 11 septembre 2001 dans l’attaque du World Trade Center.
Oskar souffre de son absence, mais n’a personne avec qui partager son désarroi.
Sa mère l’adore, mais elle est très prise par son travail, et de l’avis d’Oskar, pas assez éplorée par le décès de son mari.
Sa grand-mère paternelle aime son petit-fils plus que tout, mais elle-même est perturbée par la mort de son fils qu’elle a élevé seule, après la subite disparition de son mari.
Dans les affaires de son père, Oskar trouve cachée une clé avec le nom « Black » écrit sur une étiquette. Oskar se met à la recherche de son propriétaire en rencontrant tous les « Black » de New York…

Ce livre trainait dans ma bibliothèque depuis deux ou trois ans. La sortie du film (que je n’ai pas vu) m’a poussé à enfin en entamer la lecture. Et j’ai bien fait.
Le sujet des attentats du 11 septembre repris par un écrivain américain, me faisait craindre un mélange de clichés larmoyants et de patriotisme mal déballé. J’avais tort.
Paru en 2005, « Extrêmement fort et incroyablement près » est le deuxième roman de Jonathan Safran Foer, jeune auteur juif américain né en 1977, présenté comme l’héritier littéraire de Philip Roth.
La détresse d’Oskar et sa quête initiatique sont le support d’autres récits imbriqués qui déclinent le thème du deuil, de l’absence, de la responsabilité des vivants, de la relation parents-enfant. La mise en parallèle du 11 septembre et du bombardement de Dresde en 1945 donnent une base plus conséquente et plus universelle à ce récit.
Oui, l’utilisation de gadgets littéraires et l’insertion de photos peuvent sembler agaçantes. Oui, il y a des baisses de rythme et des longueurs inutiles. Oui, Jonathan Safran Foer, archétype du Bobo New Yorkais, peut être soupçonné de récupération.
Cependant ce bouquin est bien écrit et bien construit. Il mêle avec subtilité l’émotion et la fantaisie.
Pour moi, il a été vraiment un bon moment de lecture.

Poignant - Poitiers - 57 ans - 11 mars 2012


Oskar n'avait pas la bonne clé 5 étoiles

Pourquoi suis-je si souvent déçu avec les livres ultraconseillés, ceux que nos connaissances nous recommandent à grands renforts de superlatifs? Dans ma bibliothèque depuis quelque temps déjà, je décide de me lancer dans ce "Extrêmement fort et incroyablement près" tant plébiscité. Je dois l'avouer, il a failli me tomber des mains à plusieurs reprises, ne parvenant pas à entrer dans l'univers de cet enfant surdoué. Mais toujours, j'ai repris mon bâton de pèlerin en me disant que la fin devait bien justifier toutes ces louanges. Certes, le roman va crescendo, certaines idées sont particulièrement originales, poétiques par moment. Mais ce bien curieux garçon, très mature pour son âge (trop?), n'a jamais vraiment pris corps pour moi. Certes, le parti pris de l'auteur d'employer un mix entre vocabulaire enfantin et plus savant, lui permet d'évoquer de belles idées. Chose qui n’aurait peut-être pas été possible avec un simple enfant de huit ans. Au risque de perdre certains lecteurs en chemin. Ce fut mon cas. Au terme de ce roman, je reste dans un état d'entre-deux.
Chacun se fera sa vérité sur ce livre.

Nothingman - Marche-en- Famenne - 44 ans - 30 août 2011


Extrêmement original et incroyablement beau 10 étoiles

Après la lecture de son premier roman, Tout est illuminé, on ne pouvait pas s'attendre à ce que Jonathan Safran Foer rentre dans le moule.

Oui, car Extrêmement fort et incroyablement près est sans aucun doute original et déroutant. De par la façon dont l'histoire est racontée ou pour les personnages qu'on y rencontre, ce livre ne laisse pas indifférent.

Que ce soit le héros attachant et la quête de sa vérité, les histoires qui s'entremêlent, les photos, tout cela concourt à proposer un roman unique et plein de saveurs.

Souvent drôle et parfois émouvant, Jonathan Safran Foer s'affirme comme étant un des auteurs sur lesquels il faudra compter dans l'avenir!

Mariebel - Paris - 36 ans - 1 novembre 2008


Une grande surprise 10 étoiles

Au départ je n'étais pas très chaud pour lire ce livre, le sujet sur l'après 11 septembre, ne me tentait pas trop, mais beaucoup d'amis me l'avaient recommandé. Donc je me suis lancé dans sa lecture, j'ai eu quelques difficultés avec les premiers chapitres, mais très vite j'ai aimé ce que je lisais. Finalement c'est une critique élogieuse que je laisserai pour ce sublime roman. Comment ne pas être ému par l'histoire de ce jeune garçon qui cherche la serrure correspondante à la clé trouvée dans les affaires de son père décédé dans les attentats. Avec en parallèle l'histoire de ses grands-parents qui ont fui l'Allemagne, et qui se compliquent l'existence. En plus ce garçon est un génie. Oui ce livre est beau et il faut le lire à tout prix, c'est une leçon d'humanité qui nous est donnée...

Laurent63 - AMBERT - 49 ans - 25 juin 2008


Incrédule 5 étoiles

Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, ce serait exagéré et j'avais bien envie de continuer malgré tout pour savoir ... pourtant je ne l'ai pas terminé ...

malgré la peine que j'ai pu ressentir à l'idée de me dire que ce petit bonhomme avait perdu son père dans un évènement aussi tragique et traumatisant que le 11 septembre 2001, malgré ses semelles de plomb que j'ai très bien (trop bien ?) ressenties, je n'ai pas réussi à entrer dans sa vie, dans ses rêves, dans sa fiction. Peut être parce que mon petit garçon à moi porte également beaucoup trop souvent des semelles de plomb et que je ne sais pas comment l'aider à les alléger ... En tout cas, tout comme j'avais trouvé l'enfant de 9 ans complètement insupportable dans le livre "ligne de faille de Nancy Huston", je trouve Oskar trop, vraiment trop, pour un enfant de 9 ans.

Ses réponses, son indépendance, sa recherche de la vérité, tout est à mon sens exagéré pour un enfant de cet âge. J'ai probablement perdu ma faculté d'imagination, si ça ne colle pas à la réalité, je n'arrive pas à apprécier ... si seulement Oskar avait 14 ans, alors là, peut être que j'y serais arrivée

Agnes - Marbaix-la-Tour - 59 ans - 14 mai 2008


Indigeste ! 1 étoiles

S’il y a bien une chose dont j’ai horreur, c’est de baisser les bras face à l’adversité. Surtout quand l’adversaire n’est qu’un livre, constitué de papier, pesant moins d’un kilo, et n’étant matériellement pas dangereux. Alors oui, dans ces moments là, je me sens faible et sans aucune volonté, je me sens fainéant, sans aucun courage…

Parce que du courage, il en faut pour parvenir à la fin de ce second roman de l’auteur américain Jonathan Safran Foer, dont le premier roman Tout est illuminé (2003) fut adapté au cinéma avec Elijah Wood, rien que ça. Dans Extrêmement fort et incroyablement près, Foer se met dans la peau d’un jeune garçon de neuf ans, intellectuellement très en avance, lui donnant une allure d’enfant autiste.

Comment vous dire… C’est abominable. Vraiment ! Non seulement on ne comprend rien, mais en plus il faut se farcir les délires étranges de ce héros peu conventionnel, et sincèrement c’est épuisant. Sans compter sur les nombreuses pages de dessins, de photos ou de symboles qui sont parsemées tout le long du roman, le rendant juste un peu plus étrange et un peu moins compréhensible. Le genre de roman que Télérama plébiscite, parce que le seul fait de l’avoir achevé sans convulsions vous place dans une sorte d’élite et d’univers ultra-fermé.

Quitte à lire quelque chose d’un peu original et farfelu, on préfère vous conseiller Le bizarre incident du chien pendant la nuit de Mark Haddon, extrêmement plus digeste et incroyablement mieux…

BONNEAU Brice - Paris - 39 ans - 15 avril 2008


Extrêmement fort et incroyablement agaçant 7 étoiles

Je sors de la lecture de ce roman partagée entre l'intérêt et l'agacement .......
Intérêt pour la gamme de personnages variés, avec mention particulière pour l'enfant, pour l'évocation de son imaginaire, de son inventivité, pour les tendres scènes de conversations au coucher avec son père ; et pour le couple des grands parents au lourd passé .
Intérêt aussi pour l'alternance des points de vue, des narrateurs et des types de narration .
Intérêt enfin pour la construction rigoureuse et habile de l'intrigue qui nous mène insensiblement au dénouement .
Agacement, toutefois, face à l'accumulation des scènes d'apocalypse . Non seulement celle de l'effondrement des tours jumelles à New-York, mais aussi celle du bombardement de Dresde, relatée de façon remarquable, et pour parachever l'évocation de l' empire du mal sur terre, celle de l'explosion de la bombe d'Hiroshima, difficilement supportable .!
Agacement aussi face aux nombreuses pages hors-texte (environ 70)contenant photos, ( dont certaines récurrentes) , chiffres, signatures , ou même totalement vierges et face aux autres fantaisies typographiques .
Un roman d'initiation intéressant , émouvant,qui croise le domaine de l'intime avec celui de l'histoire collective, qui enchevêtre réel et imaginaire , mais qui utilise aussi tous les artifices modernes de certains romans tant dans la mise en page que dans les scènes flattant le goût pour le mélodramatique et le catastrophique
Un roman bien réussi dans son genre, mais à mon goût, un peu "racoleur"

Alma - - - ans - 18 mars 2008


Extrêmement triste et incroyablement drôle 8 étoiles

Comme le dit la quatrième de couverture, Oskar Schell est «inventeur, entomologiste, épistolier, francophile, pacifiste, consultant en informatique, végétalien, origamiste, percussionniste, astronome, collectionneur de pierres semi-précieuses, de papillons morts de mort naturelle, de cactées miniatures et de souvenirs des Beatles. Il a neuf ans.».

Et Oskar est le moteur de cette «histoire de famille» qui attend d’être découverte.

Un thème qui pourrait sembler lourd mais qui ne l’est à aucun moment. Un ton aéré et dynamique dans la narration de ce petit garçon intelligent, vif et sensible. "Extrêmement fort et incroyablement près" est un roman particulièrement touchant mais jamais pathétique. Il ne manque ni d’humour ni d’inventivité et fait preuve d’une certaine clairvoyance sur le travail de deuil et les absents qui nous font changer.

Ponctué de photos qui imagent et accentuent le propos, ce roman m’a positivement interpellée, malgré ma réticence à y entrer. Comme quoi, il est souvent bon de dépasser ses a priori…

Bluewitch - Charleroi - 44 ans - 22 janvier 2008


Oskar 7 étoiles

La force de ce livre c'est son personnage principal : Oskar.

Ce petit garçon est terriblement attachant ; tout d'abord parce qu'on sent une énorme souffrance en lui (mais pourtant le roman ne tourne absolument pas au mélo-dramatique) mais aussi une très grande intelligence, une grande originalité et des attitudes (ses nombreuses idées d'invention, ses multi-cartes de visite, ..) et expressions qui font toujours sourire ("googolplex", "ça ne vaut pas triplette", "c'est 1000 dollars", ...).

On est vite absorbé par sa quête de la clé et l'envie de mieux connaître son histoire et celle de sa famille.

Il faut aussi remarquer la grande originalité de ce livre : certains personnages sont vraiment atypiques (le grand-père notamment et sa façon de "dialoguer") et la présentation du livre également (changement de typographie pour certains personnages, nombreuses photos, passages barrés ou entourés, ...)

Les petits défauts de ce roman sont : l'histoire parfois un peu complexe car plusieurs histoires sont mêlées et on ne les comprend qu'au fur et à mesure du dénouement et l'écriture parfois un peu simpliste due au récit par un petit garçon.

Je ne souhaitais pas, à la base, lire ce livre car le thème (11 septembre, enfant dont le papa est mort) ne m'attirait pas du tout mais finalement, ma bibliothécaire me l'a glissé dans ma PAL et j'en suis vraiment heureuse .. la seule chose que je regrette c'est de ne pas pouvoir rencontrer Oskar "pour de vrai".

Maylany - - 43 ans - 19 décembre 2007


Déroutant 8 étoiles

En très grande partie, je vous conseille ce roman atypique:
1/ il est drôlissime
2/ il est très touchant
3/ il traite des attentats du 11 septembre donc est toujours très d'actualité
4/ Oskar Schell est assez fabuleux (mais mon épouse et moi ne somme pas d'accord : elle veut que notre petit bout soit comme lui, moi vraiment pas )
5/ le final est vraiment intense et sublime je trouve
6/ il y a 2-3 passages "historiques" qui prennent aux tripes
7/ le roman est original car il est truffé d'images, de photographies, d'annotation faites par les héros, coloré,... cela doit être difficile à s'imaginer cela pour vous mais, c'est très attractif. Si vous avez cet ouvrage en mains un jour, vous comprendrez directement!
...

Un petit accroc pour moi, c'est que la narration d'Oskar est entrecoupée de récits difficiles à comprendre pendant une majeure partie du texte (évidemment à la fin ça prend du sens), difficiles par manque de ponctuation principalement... et ça j'aime pas du tout

Mais bon, mis à part cela, ce roman est une superbe découverte...

Manumanu55 - Bruxelles - 44 ans - 13 décembre 2007


Oui, c'est possible... 8 étoiles

... c'est possible de partir d'un événement tragique qui restera dans toutes les mémoires et d'en faire un conte de fées.
Ne vous méprenez pas sur mes paroles, je n'entends pas ici faire l'éloge des terroristes du 11 septembre. Je veux juste dire à toutes les personnes qui auraient été traumatisées par cet événement que ce livre constitue un excellent remède à la douleur et que les dernières pages (les photos de la chute) à elles seules résument l'esprit du livre.
C'est rempli de poésie, de réalisme et de tendresse.
Ce gamin qui cherche son père, qui comme seul souvenir de lui n'a que ses dernières paroles sur un répondeur, ce gamin en révolte face à une mère qui lui donne l'impression de ne rien voir de sa détresse alors qu'elle souffre, ce grand-père qui apparaît dans l'histoire, c'est simplement parfait.

Olivier1180 - Bruxelles - 52 ans - 29 octobre 2007


La clé 7 étoiles

Rarement, j'avais lu/vu, un jeune garçon aussi déroutant, surprenant, enthousiaste et intelligent.

Un bien beau livre, un belle histoire, bourré de bonnes idées et belles idées.

Je rejoindrai Nana31, car j'ai beaucoup aimé l'histoire du grand père. Sa rencontre avec la grand mère du héros, sa vie, son amour perdu..

Un jeune auteur à suivre, et de beaux moments de lecture en perspective.

Lescapricesdenicolas - - 41 ans - 22 mai 2007


Absolument merveilleux.. 10 étoiles

Alors voilà, Extremely Loud and Incredibly Close est, pour moi, le livre de l'année. Des dix dernières années. Non, de ma vie. Ce livre est un pur bijou, une vraie merveille. Tout le monde ici connait l'histoire grâce aux critiques ci-dessus, je n'en rajouterai donc pas. Simplement, ce livre est comme un road movie, un Petit Prince parsemé de rencontres et d'embûches, qui détaille des sentiments tellement vrais sur la perte d'un être cher, qui montre une telle sensibilité, des idées d'une grande poésie... Bref, un livre à lire et à offrir.
Moi, je l'ai déjà offert à 4 de mes amis.. et je continuerai!

Daffodil - - 52 ans - 22 mars 2007


Délice littéraire à découvrir. 10 étoiles

J'ai aimé l'histoire de ce petit garçon parti sur les traces de son père suite à la trouvaille de cette clé trouvée dans une enveloppe.
L'histoire nous fait découvrir le mystère de sa famille et en particulier celle de son grand-père (j'ai d'ailleurs aimé la manière dont celui-ci dialogue avec ses mains tatouées.
Nous découvrons aussi d'autres personnages à travers cette histoire racontée avec talent.
C'est aussi un roman philosophique et sur l'acceptation du deuil.

Nana31 - toulouse - 55 ans - 22 janvier 2007


extrêmement fort et incroyablement près 6 étoiles

Un étrange objet, où l'auteur "s'amuse" à travailler sur la typographie et la narration; un roman sur le travail du deuil mais plutôt maladroitement, car malheureusement l'émotion qui ne demandait qu'à surgir reste à l'état de projet; une petite déception dûe aussi en grande partie à l'emboîtement des points de vue et à l'écriture souvent pesante.

Soprano - - 57 ans - 2 janvier 2007


Apprendre à vivre avec 8 étoiles

Oskar Shell est un petit garçon dont le père est mort lors des attentats de septembre 2001. En furetant, il trouve une clé dans une armoire et se convainc que c'est un signe, qu'il doit absolument trouver ce qu'elle ouvre. Autant rechercher une aiguille minuscule dans une immense botte de foin. Cela ne décourage cependant pas Oskar.
Parallèlement et en filigrane se dessine l'histoire des souvenirs des grands-parents d'Oskar, tourmentés par les fantômes des bombardements de Dresde. Une autre quête, d'autres recherches, le tout se croise et s'entrecroise de manière subtile et touchante.

Dans divers entretiens, Jonathan Safran Foer a expliqué que dans la première version de son livre, le père d'Oskar mourait non pas dans les attentats du 11 septembre mais d'une simple crise cardiaque. Le frère de l'auteur l'a fait changer d'avis en lui disant qu'une telle angoisse chez un gamin ne pouvait qu'avoir été provoquée par un événement très tragique, JSF a alors opté pour les attentats bien connus. Doit-on le regretter? Je ne sais pas. Une crise cardiaque aurait certainement modifié la portée universelle du propos et sa mise en écho avec les souvenirs des grands-parents, qui sont aussi le témoignage d'un drame collectif. Jonathan Safran Foer a l'intelligence de ne pas centrer son livre sur les attentats ou le terrorisme, les attentats sont secondaires et c'est tant mieux.

J'ai aimé le côté maladroit et sensible des personnages du livre, comme le grand-père qui a tatoué "oui" et "non" sur ses mains et les présente en réponse, ça lui évite de devoir parler trop souvent. Cette maladresse, Jonathan Safran Foer l'exprime également à l'aide de photographies insérées dans le livre ou de pages blanches; l'immensité du non-dit et des silences.
J'ai aussi, beaucoup, apprécié les nombreuses réflexions d'Oskar et sa quête minutieuse; le lecteur partage avec lui l'évolution de son enquête et finit par se prendre à ce jeu tendre et cruel. C'est un labyrinthe, une chasse au trésor, dont le but est de trouver ou retrouver ses origines et de faire l'apprentissage du deuil, quel qu'il soit. Tout cela est puissant, même si certaines longueurs atténuent parfois la force du propos et la douceur des personnages. C'est un livre humain, un brin décalé.

Sahkti - Genève - 50 ans - 17 octobre 2006