Histoire et politique
de Raymond Aron

critiqué par Jules, le 21 juillet 2001
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Un document, une grande pensée, toujours actuel
La revue « Commentaire » a été fondée par Raymond Aron. Elle traite d'histoire, de politique, de sociologie et a compté parmi ses collaborateurs un bon nombre des grands intellectuels de son époque.
Ce volume a été publié après la mort de Raymond Aron. Il reprend toute une série d’hommages à sa personne et surtout à sa pensée de personnalités aussi importantes que Alfred Fabre-Luce, François Fejtö, Marc Fumaroli, Jean d’Ormesson, Georges Suffert, Claude Roy, Dominique Wolton, Bertrand de Jouvenel, Levi-Strauss,
Henry Kissinger et bien d’autres.
La seconde partie est consacrée à des études
de fond sur la pensée d'Aron dans des domaines déterminés comme l'éducation, les libéraux, les Juifs, Aron et Tocqueville, Aron et l’histoire du XX e siècle, la fin des idéologies, etc.
Toute la dernière partie reprend des textes publiés par Raymond Aron lui-même et qui touchent à des sujets politiques comme l’Alliance Atlantique, le parti communiste, le retour du général de Gaulle, l’élection du Président au suffrage universel, les événements de Mai 68, les élections présidentielles de 1981 et beaucoup d'autres.
Tous ces textes restent d’un très grand intérêt, outre leur valeur historique. La pensée d'Aron avait cet avantage qu’elle pouvait regarder au-dessus des événements, au-delà des intérêts du moment. C’est ce qui fait qu'elle reste tout à fait d’actualité par une vision plus générale de la vie des hommes, des éternels enjeux, de la nature humaine, de la valeur des institutions, des équilibres nécessaires à toute société…
C’est le propre des grands penseurs que de ne pas se contenter de coller à l'événement, mais de tenter d'y trouver ce qui dépasse la simple actualité.
Je voudrais terminer cette critique par cette phrase d'Aron : « Entre la tentation totalitaire et les aspirations libérales, la bataille continue, elle se poursuivra aussi loin devant nous que porte notre regard. Les libertés dont nous jouissons, à l'Ouest, gardent la fragilité des acquis les plus précieux de l'humanité »
Il est essentiel de s'en souvenir quand on voit ce qui se passe en Turquie, à Cuba, en Corée, au Tibet, en Irak et surtout en Chine. Ne venons-nous pas aussi de donner les Jeux Olympiques à la plus grande dictature mondiale !.