L'écriture poétique chinoise
de François Cheng

critiqué par Sahkti, le 30 août 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
La poésie chinoise
Existe-t-il un parallèle entre la culture des vers à soie et celle des vers poétiques ? Sans doute que oui, celui de la finesse, du doigté et du grand art, tout cela maîtrisé à la perfection par les Chinois.
La calligraphie chinoise m'émeut et m'impressionne à chaque contact. L'écriture devenue dessin regorge de tant de richesses et transforme le poème à lire en poème à voir. Pourrait-on dans ce cas envisager d'être poète sans être artiste-peintre ? Je ne le pense pas.
Alors ensuite, quand il s'agit de traduire tout cela, quelle tâche ardue ! Car il s'agit ni plus ni moins d'un véritable langage imposant un délicat exercice de la représentation. Pour reprendre les termes de François Cheng : "l'influence d'un langage conçu, non plus comme un système dénotatif qui décrit le monde, mais comme une représentation qui organise des liens et provoque les actes de signifiance".

La poésie chinoise, que je connais encore trop peu, est si symbolique, si riche et si complexe. L'impression que le poète crée le monde en même temps qu'il le représente par l'écrit.
L'ouvrage de François Cheng permet de mieux comprendre les diverses facettes de la poésie chinoise. Notamment cette notion de Yin et de Yang, complètement galvaudée ou travestie en Occident, et qui ne signifie pas bien et/ou mal en poésie, mais actif et/ou passif. On y trouve des mots pleins (yang) et des mots vides (yin) qu'une subtile combinaison poétique charge de souffle vital. Le vide n'est jamais vide; au contraire, il serait même rempli de significations diverses. Le plein n'existe pas sans le vide et vice-versa, cela donne une force incroyable au texte qu'il convient de pouvoir décrypter. Très intéressant. Lecture à poursuivre plus en profondeur.