L'île des femmes de ménage
de Milena Moser

critiqué par Dirlandaise, le 28 août 2006
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
La vengeance d'une femme de ménage
Irma, une jeune femme de vingt-huit ans, exerce le métier de femme de ménage malgré le fait qu’elle ait complété des études supérieures. Elle a plusieurs employeurs dont Maître Schwarz, une avocate aspirant à faire carrière en politique, mariée et mère de quatre enfants, deux filles et deux garçons. Chez Maître Schwarz, il se passe des choses étranges. Irma n’a pas le droit de descendre à la cave sous aucun prétexte. Transgressant cet interdit, Irma découvre à la cave une porte fermée à clé. Elle croît entendre des gémissements provenant de l’autre côté de la cloison. Un jour que la porte est entrouverte, Irma découvre avec horreur une vieille femme recroquevillée sur un immonde matelas au milieu de restes de nourriture en conserve. Qui est cette femme et pourquoi est-elle séquestrée dans cette maison respectable et prestigieuse ? À partir de ce jour, Irma, révoltée, décidera de mettre sur pied un vaste projet de vengeance à l’égard de cette famille cruelle qui s’est rendue coupable de maltraitance envers une personne âgée sans défense. Elle attaquera et détruira tous les aspects de la vie de Maître Schwarz qui font sa fierté, allant jusqu’à provoquer un drame tragique.

Malgré l’invraisemblance de l’histoire et l’écriture qui ne casse rien, j’ai bien aimé ce livre. Les cent premières pages sont captivantes. Le reste se traîne un peu en longueur mais le tout reste tout de même un très bon roman. Il faut le lire pour se distraire. Ce n’est pas de la grande littérature mais ça tient la route. Ça me rappelle vaguement « Ensemble c’est tout » de Gavalda.

« Sur un mince matelas pourri gisait un petit tas de vêtements. Blancs et décharnés, des mains et des pieds émergeaient des linges puants. Un visage jaunâtre, qu’encadraient des mèches grises crasseuses, se tourna vers elle, des yeux sans regard, un nez gonflé, une bouche sèche et haletante. Le long du matelas, des boîtes de conserve ouvertes dans lesquelles étaient plantées des fourchettes en plastique, et le sandwich à deux étages préparé par Sibylle. La main blanche continuait à trembler, toujours tendue. »
Trop léger 4 étoiles

J'ai trouvé ce roman très léger, peut-être un peu trop. Cela enlève de la crédibilité au récit et lui donne un côté caricatural qui nuit au propos que tente de faire passer Milena Moser, sur l'esclavage moderne et la cruauté familial. Je partage l'avis de Dirlandaise pour la comparaison avec Gavalda sur certains points et le fait que malgré ses défauts, ce livre se laisse lire. Sans plus.

Solange - - 55 ans - 10 septembre 2006