Le palais des cochons
de Kitty Fitzgerald

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 17 août 2006
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Le monde est une porcherie
Difforme depuis sa naissance, Jack Plum est le reclus du village, un homme abandonné par son père et sous l’emprise d’une mère abusive en proie à l’alcoolisme. Pour briser l’isolement, il trouve refuge dans la compagnie des cochons, ses seuls alliés, pour lesquels il a construit un palais. Mais, le petit univers de Jack Plum est bousculé lorsqu’une jeune adolescente s’aventure sur son territoire et lui rappelle que la compassion humaine existe encore.

Ce roman ne réinvente pas la roue. D’autres œuvres ont été déjà abordés le sujet de la marginalité physique. On pense à « L’homme éléphant » ou « La Belle et la bête ». Malgré le manque d’originalité du fond, la forme surprend, car le talent de cette auteure irlandaise repose dans l’évocation d’atmosphères sordides. Les escapades nocturnes dans les bois qui mènent au palais de cet homme/animal donnent des frissons.

La narration alterne entre la voix de la jeune fille et celle du monstre. Ce dernier a développé un langage singulier, basé sur son environnement porcin. Bien que, ce jargon inventé soit admirablement utilisé, il pourra en répugner plus d’un.

La lecture du « Palais des cochons » est une expérience étrange. Entre la fable pour enfants et le récit d’horreur, ce curieux mélange de suspense et de bonnes intentions a le mérite de déranger et d’être unique. Le personnage de Jack, un gentil monstre, à la fois innocent et savant est difficile à saisir, mais fort attachant. On ne peut s’empêcher de grincer des dents face à la cruauté de son destin.