La Dame de Monsoreau
de Alexandre Dumas

critiqué par Jules, le 18 juillet 2001
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
La fourberie domine ce livre... Un grand Dumas
Charles IX est mort, son frère Henri a fui la Pologne comme un malpropre, de nuit, et règne en France sous le nom d'Henri III.
Avec lui, la cour se remplit de « mignons » qui jouent des rôles plus ou moins importants. Henri de Navarre est rentré dans ses chères terres de Gascogne, avec Margot. Elles sont bien plus lumineuses, les gens y fleurent bon l’ail, les femmes y sont aussi faciles qu’à Paris… Mais tout cela n’empêche pas notre Henri de surveiller de très près ce qui se passe au royaume de France.
Monsieur Bryan de Monsoreau est grand veneur du roi. Pour le reste, il est homme assez vil que pour avoir enlevé sa femme, l'avoir forcé à l'épouser, suite à un honteux chantage, et pour la séquestrer dans une de ses maisons de Paris. Elle s’appelle, de son nom de jeune fille, Diane de Méridor et est belle à tomber !

Henri III ne donne évidemment pas d’héritier à la France, ce qui fait les affaires d'Henri de Navarre, mais il reste encore un fourbe en la personne du frère du roi qui est devenu le nouveau duc d'Anjou. Deux clans s'opposent à la cour : les mignons d’Henri et la suite du duc d'Anjou .
Parmi ces derniers, il y a surtout le grand seigneur Bussy d'Anglas (voir la rue de Bussy à Paris, dans le quartier Saint Germain). Il est grand par la taille, mais aussi par la noblesse, la beauté et surtout le courage et la droiture. Tout le monde le craint. Il va être chargé par son maître de retrouver la belle Diane que le duc voudrait bien enlever à Monsoreau.. Bussy réussira mais, à son tour, il tombera follement amoureux d'elle.
Dans toute cette histoire, il y a un personnage dit « secondaire » mais qui a son importance : c’est le fameux Chicot. Il joue le rôle de bouffon du roi, mais cela lui permet, avec tout l'esprit qui le caractérise, de dire des vérités à n’importe qui, même au roi, dans la mesure où elles roi Henri et est pour lui une aide précieuse.
Les problèmes entre les catholiques et les protestants sont loin d’être réglés et la ligue catholique se cherche un chef. Alors que le duc de Guise s'attend à l’être, voilà que Henri III en prend lui-même la tête. Quant au duc d’Anjou, il ne cesse de comploter contre son frère.
Bussy est tout entier pris par son amour pour la belle Diane, mais il a vraiment choisi le camp du plus lâche !.

Il faut aussi savoir que Catherine de Médicis reste toujours derrière pas mal de choses.
Dumas nous montre un roi intelligent dans une époque troublée. Il n'est certainement pas qu'une simple transition entre les Valois et le Bourbon qu'était Henri de Navarre.
Un grand roman historique ! Et toujours cette belle langue française de Dumas. Une langue qui coule, qui serpente, aussi simplement que l’eau suit les pentes naturelles.
Un fou bien malin 7 étoiles

Comme à son habitude, Dumas maltraite encore une fois l'Histoire avec brio et nous plonge à l'époque du règne d'Henri III en se focalisant ici sur les dissensions politiques d'alors mais aussi aux passions qu'entraînent bien malgré elle la pauvre Diane de Méridor. Amours tragiques, duels à l'épée, complots et manigances en tout genre parcourent donc ce long roman parsemé quand même de quelques touche d'humour grâce à Chicot et Gorenflot.

La mise en place se révèle toutefois un peu longue, il faut dire que les différentes intrigues concernant Saint-Luc, Bussy et Chicot mettent un petit moment avant de se recouper. En contrepartie j'ai trouvé la fin un peu précipitée, certes, ce roman a bien une suite mais cela aurait peut-être pu être un peu moins abrupt. De plus, la psychologie des différents personnages est assez basique, à l'exception de Chicot qui est aussi, il faut le dire, le protagoniste le plus intéressant du roman, mais cela n'empêche pas de s'attacher assez vite à Bussy ou Diane ou de prendre en grippe le lâche Duc d'Anjou ou le vil Monsoreau.

Malgré ses quelques défauts, cela reste un très bon Dumas qui, même en prenant un chemin parfois assez balisé, offre pas mal de péripéties et arrive toujours à nous sortir une bonne formule ou une répartie savoureuse.

Koolasuchus - Laon - 34 ans - 7 février 2023


l'art de la duperie. 9 étoiles

LA DAME DE MONSOREAU de Alexandre Dumas "père" "1846 Pétion éditeur en 8 volumes" 1040.- pages

Étonnante suite de LA REINE MARGOT, ce second tome de la trilogie démarre assez lentement. Henri de Navarre et Marguerite sont partis bien loin et les nouveaux acteurs qui peuplent le roman se mettent en place.
Charles IX est mort et son frère Henri assure le règne. Roi un peu mou, vaquant de la douce folie à une religion punitive, il est entouré par ses "mignons" et aidé par un certain CHICOT qui tient lieu de "fou du roi" mais en réalité son rôle s'avère être intelligent et juste.
En parallèle, une extraordinaire histoire d'amour entre madame Monsoreau et BUSSY, comte et homme de confiance du Duc d'Anjou, frère du roi et prétendant à la couronne. Du pur romantisme que le grand Dumas maîtrise parfaitement
Le tout bien sûr baigné dans un climat d'intrigue pour le pouvoir. La reine Catherine est un peu en retrait mais reste encore vigilante. Les complots visant à exterminer les "VALOIS" sont partout et le duc de Guise mène un combat souterrain où la fourberie fait loi

Un texte qui se lit avec plaisir et avidité Même si l'auteur fit appel à des "petites mains" pour écrire la nuée de romans dont il inonde la littérature, il faut reconnaître qu'il procure un grand bonheur au lecteur.

Monocle - tournai - 64 ans - 1 novembre 2022


Les petites causes et les grands effets 10 étoiles

Dumas a écrit une trilogie sur la Renaissance: La Reine Margot, la Dame de Monsoreau, et les Quarante Cinq.
La partie qui traite du règne de Charles IX et de la sainte Barthélemy se trouve dans « la Reine Margot ». La partie qui traite du règne de Henri III se trouve dans la Dame de Monsoreau, (suivi des quarante cinq).
En revanche, ni la Dame de Monsoreau, ni les quarante cinq ne traitent de l’assassinat du Duc de Guise, ni non plus de l’assassinat de Henri III, ni encore mois du couronnement de Henri IV et de son assassinat par Ravaillac. Ce roman là, que tout le monde attendait, Dumas ne l’a jamais écrit.
La Dame de Monsoreau, c’est l’histoire qui précède ces évènements. Celle de ces hommes « politiques » et « d’armes », qui mélangent amour et pouvoir et qui vont se déchirer pour la même femme, qui est la Dame de Monsoreau. C’est aussi l’histoire de la tentative d’usurpation du pouvoir par le Duc de Guise qui voulait détrôner Henri III et empêcher la venue au pouvoir de Henri IV et par la même occasion, à travers la ligue, préparer une nouvelle sainte Barthélemy…
C’est aussi l’histoire de l’infâme trahison du frère du roi, le Duc d’Anjou, qui fera tout pour nuire au pouvoir central jusqu’à se liguer avec les Guises contre le roi, son propre frère.
Toute cette partie de l’histoire de France m’était inconnue, je l’ai totalement dévoré (pendant les grandes vacances)…
Le style de Dumas est toujours aussi riche, fluide et admirable. Les références antiques qui traversent constamment le roman sont tout à fait stupéfiantes (heureusement que dans l’édition « bouquin » il y a un dictionnaire sur les personnages de la mythologie antique car nous n’avons plus aujourd’hui cette culture antique si développée à l’époque de Dumas)...
Une fois encore, Dumas nous fait revivre l’histoire, la petite et la grande, et entremêle les deux pour notre plus grand plaisir.
Somptueux roman.

Chene - Tours - 54 ans - 14 septembre 2011


un grand roman 10 étoiles

J'ai découvert Alexandre Dumas par la Dame de Monsoreau. Je ne le regrette pas

J'ai découvert un univers Riche. Les intrigues sont palpitantes, les personnages vivants, attachants. Je n'ai jamais pu lâcher ce livre, pas de temps morts, pas de longueur, des rebondissements qui tiennent toujours en haleine.
J'ai vibré au danger que rencontraient les personnages, beaucoup ri aux facéties de chicot.

c'est vraiment un livre à conseiller à tous.

Siliciumjr - - 50 ans - 21 décembre 2007


Un très grand Dumas 10 étoiles

Si il y a un roman où Dumas "viole" l'Histoire, c'est bien celui-là. Dumas fait de Bussy un héros vraiment plus attachant que son modèle réel, connu pour son courage, mais aussi pour sa tyrannie, et que dire de Diane de Monsoreau, véritable création du romancier (voir la biographie de la vraie "dame de Monsoreau" qui n'a rien à voir avec le personnage de Dumas) et que dire de Chicot, de Saint-Luc et de sa femme. Bref avec des personnages attachants (Bussy, Diane, Chicot. les mignons, Henri III, largement réhabilité par Dumas et Gorenflot, l'Âne Panurge) ou répugnants (le duc d'Anjou, cruel et lâche à la fois, Monsoreau, Hitchcock disait "plus le méchant est réussi, plus le film sera réussi", Dumas applique cette règle à merveille avec Monsoreau, les Guises). Dumas mélange avec une incroyable facilité et de façon homogène les scènes comiques, dramatiques, romantiques et héroïques.

Ce roman est aussi l'antithèse de "La Reine Margot" Grande Histoire traitée, Saint-Barthélémy (RM) Petite histoire, tentative des Guises de faire abdiquer le roi (DM)
Héros royaux, Henri de Navarre, Margot (RM) Héros de petite noblesse, Bussy, Rémy, Chicot, Saint-Luc, Diane (DM).

Bref un grand Dumas à lire absolument, c'est d'ailleurs un des seuls à se rapprocher de l’Esprit des "Trois Mousquetaires". Bonne lecture.

Killeur.extreme - Genève - 42 ans - 24 août 2006


L'inoubliable Chicot... 10 étoiles

...est certainement la figure centrale de ce grand roman historique (mon préféré de la trilogie) où Dumas brille particulièrement par les dialogues. La plupart des scènes sont magistralement décrites, telle celle du mariage de Saint-Luc où Chicot se déguise en roi, semant l'effroi chez les courtisans, ou encore lorsque Saint-Luc vient faire son rapport au roi, devant le duc d'Anjou. La colère terrible de Saint-Luc, l'oeil assassin de Crillon et Henri III enfin révélé, roi superbe et terrifiant dans sa douleur et sa haine...un morceau d'anthologie ! Aucun temps mort dans ce fantastique bouquin, des personnages fascinants et attachants, des scènes cruelles, émouvantes ou même fort drôles (ce passage ou Henri traîne un courtisan près d'une fenêtre en lui disant, "ennuyons ensemble mon ami !"). Son sens de la réplique est tel, qu'il mit dans la bouche de ses personnages des formules si imparables que l'on crut, à tort, historiques ! Le génial romancier a su faire revivre ce siècle mouvementé, le règne si singulier de ce roi faible mais redouté, avec un talent incroyable si bien qu'on ne peut s'empêcher de dévorer cette Dame de Montsoreau d'une traite. En tout cas, je prends toujours un plaisir fou à cette (re)lecture.

Folfaerie - - 55 ans - 17 juin 2004