Les yeux bleus de Mistassini de Jacques Poulin

Les yeux bleus de Mistassini de Jacques Poulin

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Laure256, le 8 août 2006 (Inscrite le 23 mai 2004, 51 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (3 060ème position).
Visites : 4 455  (depuis Novembre 2007)

Un bel hommage aux livres et à la lecture

Ce livre là, dès les premières lignes, je savais que je l’allais l’adorer.

Un jeune homme est attiré par la couverture d’un livre en vitrine d’une librairie du Vieux-Québec : il s’agit d’une histoire de la lecture d’Alberto Manguel. Il pousse la porte et fait la découverte d’une librairie pas comme les autres. Les livres y sont classés selon le principe du désordre absolu, les écrivains peuvent venir déposer dans les rayons leurs manuscrits non édités, les lecteurs peuvent se reposer auprès du poêle, et une pile de livres attend près de la sortie qu’on les vole facilement ! Son propriétaire, Jack Waterman, est aussi écrivain et traducteur, âgé il souffre de « la maladie d’Eisenhower » (Alzheimer). Il cherchait un commis pour le seconder, voilà un poste tout trouvé pour le jeune Jimmy. Jimmy a aussi une sœur, Mistassini, une jeune femme libre et sans attaches qui revient toujours auprès de son frère adoré. Entre ces 3 personnages va naître une relation très forte.

Transmission du savoir, le vieux Jack va apprendre la traduction à Jimmy et en faire son fils spirituel pour mieux lui léguer sa librairie. Relations entre générations, amour des livres et de la lecture, c’est un livre d’une grande douceur et d’une grande chaleur. Des mots simples, des références à Hemingway, Carver, qui sont sans doute les préférés de l’auteur. Une place particulière est réservée aussi à l’auteur québécoise Gabrielle Roy. Le vieux Jack enverra même Jimmy visiter la France (celui-ci se limitera à Paris en camionnette Volkswagen), ce qui nous vaut quelques passages amusants, car j’oubliais, le roman est aussi plein d’humour.

Les critiques que j’ai lues ici et là sur le net laissent entendre que ces personnages sont récurrents dans les romans de Poulin, que Jack est un double de l’auteur, et que la France et le Volkswagen sont présents aussi dans ses autres livres. En tout cas pour cette première lecture, c’est un vrai coup de cœur.

Une seule chose m’a gênée, c’est la relation fraternelle entre Jimmy et Miss. Extrêmement forte elle en est viscérale, mais elle est parfois d’une telle sensualité (les passages sur les caresses dans la douche, la Parenthèse à la librairie, etc.) que je la trouve limite incestueuse. Etait-ce vraiment utile ?

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La librairie du coeur

8 étoiles

Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 18 février 2009

Un récit doux et touchant ,
- qui a pour cadre ce qu’on pourrait appeler une Librairie du cœur où l’oreille de celui qui aime les livres peut entendre le murmure des poètes qui récitent leurs vers, une petite pièce qui accueille autour d’un thé aussi bien ceux qui peuvent acheter un livre que ceux qui ne le peuvent pas . Une parenthèse de sérénité au milieu des bruits et de l’agitation de la grande ville, où les amoureux des livres viennent faire une pause
- qui met en scène et concentre tous ceux qui ont un rapport professionnel avec le livre : auteur, traducteur, éditeur, libraire, journaliste, lecteurs, et même un chat : Charabia

Trois personnages attachants : Jack Waterman le vieux libraire qui n’ a plus qu’ « un contact intermittent avec la réalité » et qui recherche quelqu’un acceptant de lui donner « la petite poussée » qui lui évitera la déchéance . Atteint de ce qu’il appelle « la maladie d’Eisenhower », il est la métaphore de l’ écrivain : « celui qui voit ou entend des choses que les autres ne perçoivent pas » . Le narrateur qui incarne le fils spirituel du vieux Jack . Sa sœur Mistassini, à laquelle il voue un amour trouble : un personnage intermittent, mystérieux, dont la présence et le contact consolent et adoucissent les derniers jours de Jack .

Un regard lucide sur le romancier, qui démythifie son travail d’écriture : « les romanciers ne sont pas des créateurs, ils s’inspirent de la réalité, ils la transforment, ils ajoutent, …..c’est plutôt du bricolage »

Une définition simple et sobre du bon livre : « Un bon livre, c’est quand on a envie de connaître la fin de l’histoire et qu’on se retient de le faire par crainte de rater les qualités de l'écriture "

Entre tristesse et tendresse , un roman qui réunit autour du livre deux âges de la vie : jeunesse et vieillesse .

Douceur et extrême sensibilité!!!

10 étoiles

Critique de Chéry (Québec, Inscrite le 27 août 2006, 44 ans) - 17 septembre 2006

Un livre doux, sensible et, comme dit Laure256, un bel hommage aux livres. J'ai apprécié tant l'écriture de l'auteur et l'histoire, qui se passe dans une ville que j'ai toujours aimé.

Ce qui est plaisant dans ce roman, ou dans tous les romans de Poulin que j'ai lu, c'est la sensualité et la subtilité qu'il incorpore dans ces textes. Il est capable, dans ce livre, de nous faire vivre une euphorie et une légèreté incommensurable. Nous lisons ce livre avec acharnement pour ne pas perdre cette légèreté.

À lire et à relire.

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