Les grandes bourgeoises de Emmanuelle de Boysson

Les grandes bourgeoises de Emmanuelle de Boysson

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Laure256, le 7 août 2006 (Inscrite le 23 mai 2004, 51 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 348ème position).
Visites : 3 493  (depuis Novembre 2007)

Chères desesperate housewives parisiennes

C’est frais, féminin, léger, bref, parfait pour l’été (ou pour quand vous voulez si vous cherchez une lecture détente). Dans ce roman, une ronde de six grandes bourgeoises qui ont des soucis de femmes riches (révisez votre vocabulaire Prada et Cie) et des souvenirs de rallyes (pas les courses automobiles hein, les coteries dansantes pour jeunes filles du beau monde). Bref elles ne sont pas à plaindre et pourtant toutes sont touchantes, dans leurs faiblesses, leur prétendue supériorité et leur volonté farouche d’exister par elle-même et non par la fortune de leurs maris.
Il y a Cerise, coincée et bourrée de principes mais lucide sur les absences de son mari, Philippine, qui a la manie des « sauces à part », ambitieuse et manipulatrice. Viennent aussi Iris, que ses copines trouvent trop ronde et pitoyable, un peu godiche elle se fait rouler par son amant, puis Douce, Lila et Rose. Lila rêve d’écrire un roman mais elle ne trouve pas mieux que le plagiat, puis le chantage quand sa seconde mouture est refusée. Rose enfin, l’avocate, aristocrate sans le sou, sur qui l’éducation parentale a déteint au point d’en devenir radine et économe au plus haut point. Toutes auront un amant avec qui elles connaîtront plus de déboires que de plaisir, adultère qu’elles auront choisi peut-être par simple lassitude d’être perpétuellement trompées par leurs maris. Un fil conducteur relie l’histoire de ces six amies qui s’aiment autant qu’elles se détestent : une bague en émeraude qui passera de l’une à l’autre par le biais de l’intrigue bien menée. On pense à Desesperate Housewives, à la pièce montée de Blandine Le Callet, on sourit souvent de ce milieu prétentieux et snob dont l’auteur se moque gentiment. On se retrouve aussi un peu parfois dans ces portraits ou ces désirs intérieurs. Je ne suis pas une habituée de Madame Figaro, mais j’ai bien aimé ce roman !

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Roman social amusant... sans plus !

6 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 7 janvier 2014

Cerise, Philippine, Iris, Douce, Lila et Rose sont six grandes bourgeoises, toutes issues de la haute société privilégiée, toutes plus ou moins bien ou pas mariées et toutes dans la quarantaine à l'heure des bilans et autres remises en question. Beaucoup sont oisives et passent leur temps entre les réceptions, les voyages à l'étranger, les séjours à Ré et les sports d'hiver à Courchevel sans oublier les épuisantes séquences de shopping, de coiffure, de manucure ou de sport. Pas vraiment des vies de galère, même si l'une s'essaie à la peinture, une autre à la littérature et une troisième à l'artisanat. Et pourtant aucune ne semble véritablement heureuse. Ces femmes s'observent, se jalousent, se jugent et surtout se chipent leurs maris ou leurs amants. Et pour compliquer l'affaire une bague en émeraude, bijou de famille et cadeau d'un prince russe à une petite juive russe, passe de main en main, attisant encore un peu plus l'envie, l'aigreur et la déception des unes et des autres.
« Les grandes bourgeoises » est un roman social amusant et qui sent le vécu. Emmanuelle de Boysson est elle-même issue de ce milieu aussi fermé que féroce. Elle nous présente une comédie de moeurs dans laquelle l'une après l'autre, chacune de ces femmes, en s'exprimant à la première personne du singulier, expose sa version d'une même histoire ou plutôt de la partie d'histoire qui la concerne. C'est vivant (nombreux dialogues) et agréablement écrit, dans un style simple, clair et enlevé. C'est aussi parfois drôle, mais sans être désopilant car l'auteur ne cherche pas à faire systématiquement de l'humour. L'ennui vient plutôt de personnages assez peu sympathiques et même limite agaçants, pour certaines des héroïnes qui se lamentent sans apprécier leur bonheur. Au bout du compte, un livre de divertissement basé sur une observation fine et pleine d'auto dérision d'un milieu peu connu du pékin moyen, présenté dans le cadre d'une intrigue sentimentale pas vraiment originale.

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