La défense Lincoln
de Michael Connelly

critiqué par Bachy, le 23 juillet 2006
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Justice US
Haller est un avocat de la défense, doué mais de morale douteuse et cynique. Pour lui, le récidiviste est quelqu’un qui revient le voir et qui lui assure une sorte de rente, si bien que cohérent avec lui-même, sa clientèle est peu recommandable : dealers, bikers, chauffards, escrocs… Tous sont bons à défendre, tant qu’ils le paient ! Pour les dénicher vite, Haller paie des garants de caution, ce qui lui vaut l’opprobre de tout le barreau de Californie, lequel n’attend que l’occasion de le coincer… Il roule en Lincoln ( voiture haut de gamme ) conduite par Earl, un ex-client qu’il engagea comme chauffeur en échange des honoraires qu’il ne put lui payer, lui offrant du même coup une sorte de réinsertion sociale. Sa vie sentimentale est chaotique : divorcé par deux fois, sa première femme Margaret MacPherson, dite Maggie McLaféroce et mère de sa fille unique, Hayley, est l’adjointe du procureur qui incarcère les coupables. La seconde est devenue son assistante : Lorna Taylor s’assure que tout client potentiel sera un client qui paie... Il vit néanmoins dans la hantise de tomber sur un client innocent car, à la différence d’un coupable, si on se trompe, il va en prison et cela le marque à vie. Le client « pactole » tant espéré se présente enfin en la personne d’un riche fils de famille, Louis Ross Roulet. Arrêté pour tentative de viol et de meurtre sur une prostituée, Regina Campo, ce dernier clame son innocence et se déclare victime d’un coup monté : les indices d’ailleurs sont en sa faveur… Roulet est la chance de sa vie, et Haller Mickey saisit cette occasion en or. Mal lui en prend ! A mesure que le procès avance, Roulet lui avoue qu’il a tué des gens dont une certaine Martha Renteria. Haller avait défendu plus tôt Jesus Menendez qui avait été jugé coupable du meurtre de cette femme.
Connelly décrit les méthodes de l’avocat américain. Haller incarne l’homme pour qui la notion de Droit n’existe que dans les livres : pour exercer son métier, il doit entrer dans le système et ses malversations, et abandonner ses illusions.

Dans ce roman bien charpenté, nous avons affaire à un avocat vif roublard face à des personnages forts, dans un style incisif et un humour caustique qui concourent à brosser sans complaisance un édifiant portrait du système judiciaire et carcéral américain. La manipulation est le thème récurrent du roman, lequel montre comment chacun manipule autrui : procureur, juge, avocat, accusé, détenu, policier, journaliste... Connelly sait de quoi il parle. Passionné de polar depuis l’enfance, il a d’abord été journaliste, spécialisé dans les affaires criminelles et les comptes rendus de procès. Aujourd’hui, toute l’expérience acquise durant cette période lui permet de construire des intrigues en béton et de nous dévoiler, de manière passionnante, l’envers du monde de la justice aux Etats-Unis. Du grand art qui séduit un public avide de suspense mais désireux d’aller au-delà des histoires de serial killer produites en série. Toute l’ambiguïté de la nature humaine est au coeur de son oeuvre.
Piège judiciaire 8 étoiles

Mickey Haller est un avocat un brin véreux, dont les méthodes parfois douteuses, lui permettent d'obtenir des résultats probants dans son créneau "la défense de l'indéfendable". Mais ce créneau porteur peut se montrer dangereux et l'affaire Louis Roulet, client pactole par excellence, va lui démontrer que le danger peut toujours se cacher derrière des apparences.
J'ai découvert pour la première fois Mickey Haller, nouveau personnage de Michael Connelly, qui possède la même manie que son compère l'inspecteur Harry Bosh: celle de dépasser la ligne jaune pour arriver à ses fins. Leur caractère est toutefois diamètralement opposé: Là où Bosh utilise la force et l'impulsivité, Haller préfère la réflexion et la manipulation.
La qualité de narration, où tout élément a une vraie importance, est une nouvelle fois au rendez-vous, et m'a apporté beaucoup de plaisir. Michael Connelly manipule le système judiciaire américain avec habileté, pour nous attirer dans ses rouages et ses perversions, pendant qu'on ne peut échapper au piège qui se referme...

Killing79 - Chamalieres - 44 ans - 11 août 2012


Tel est pris.... 9 étoiles

Une ambiance différente des autres livres du même auteur. une intrigue différente aussi qui n'a pas été pour me déplaire. Disons, que c’est bien parce que ça change mais si Connelly ne faisait que ce genre de livre, j'accrocherais moins.
L'idée était intéressante est on a bien du mal à garder son calme parfois quand on s'imagine dans la même situation.
Haller est en effet avocat du diable mais cela permet d'en tirer quelques leçons. J'ai été amusée par la "peur de tomber un jour sur un innocent". J'ai trouvé l'idée sympa.
Pour le style, c'est toujours du grand Connelly et j'ai vraiment eu plaisir à le lire, comme d'hab' !

Patsy80 - - 48 ans - 7 août 2012


La défense Lincoln 10 étoiles

J'ai vraiment été surpris par la qualité de ce livre. J'ai accroché du début à la fin. Michael Connelly change un peu son style et passe du secteur policier au secteur judiciaire. J'ai bien aimé Michael Haller parce qu'il n'a pas peur de défendre les criminels. Pour moi, La Défense Lincoln est dans les meilleurs livres de Michael Connelly. Mon année du point de vue de la lecture avait mal commencé, mais là je dois avouer que ce livre vient arranger en partie les choses.

Exarkun1979 - Montréal - 44 ans - 26 janvier 2012


Genial 10 étoiles

J'ai trouvé le livre vraiment très bien, un très bon moment de lecture, on ne s’ennuie pas, on est très vite dans l'histoire et on ne lâche pas jusqu’à la dernière page. Premier livre que je lis montrant le système judiciaire américain avec un avocat très malin, bref du très bon suspense. J'ai hâte de voir le film.

Hiroo - - 49 ans - 20 juillet 2011


Une machine manipulatrice 8 étoiles

Tel est décrit le système judiciaire américain par Connelly au cours d'une enquête de Maitre Haller. Après " La blonde en béton", l'auteur nous livre içi un second polar judiciaire machiavélique et nous remarquerons tous que ce monde lui est bien familier. Le métier d'avocat de la défense est à mon avis bien personnalisé par le héros, qui tout doucement au cours de l'enquête, met en doute l'efficacité du système judiciaire et son intégrité même. Le droit n'est pas un métier ni un univers facile, âme sensible s'abstenir si l'on veut percer dans cette voie. L'innocence ou la culpabilité sont trop souvent reléguées derrière l'image d'un cabinet d'avocats qui doit assurer sa notoriété pour attirer de futurs clients, donc plus d'argent. La manipulation est au coeur même de l'affaire entre les faces à faces avec le procureur, juge, témoins, enquêteurs, prévenus. Une bonne tranche de mensonges pour gagner un procès et libérer un coupable. Mais bien entendu, cela réveille des sentiments moraux et éthiques trop longtemps cachés par l'avocat afin que ces derniers ne viennent pas troubler ses affaires et ses revenus.
Concernant le roman, je l'ai trouvé très intéressant. L'écriture est rapide et fluide, et puis le procès n'est ni "plat" ni joué d'avance. Les avocats ont plus d'un As dans leurs paires de manches. Un très bon Connelly.... suite de l'aventure dans "le verdict de plomb" sorti récemment!

Adrien34 - - 34 ans - 28 décembre 2009


Connelly déçoit dans ce thriller juridique 4 étoiles

Après Echo Park et surtout Deuil interdit, voilà le troisième opus de Michael Connelly qui sort de notre PAL (pile à lire) cet été.
Mais franchement, celui-ci aurait pu ne pas y entrer (on avait d'ailleurs longtemps hésité) car il nous a un peu déçus.
Même si Connelly fait des efforts louables pour sortir du moule habituel et quitter les enquêtes du LAPD avec son détective fétiche Harry Bosch.
Avec La défense Lincoln, nous sommes ici dans la plus pure tradition du roman de "procès", le thriller judiciaire, avec un avocat pas trop regardant qui va se retrouver plongé (et nous avec) dans une intrigue à tiroirs bien tarabiscotée (voire peu crédible à certains moments).
Il s'ensuit une quasi partie d'échecs (d'où le jeu de mots du titre en VF) entre le vilain et son avocat malgré lui, où chacun cherche à anticiper le coup suivant.
On pense un peu à La faille (le film avec A. Hopkins sorti en mai où l'assassin choisissait lui-même son flic) et c'est plutôt prenant : un polar sympa pour les plages de l'été mais, pour tout dire, ça ressemble plus à du Harlan Coben qu'à du Connelly.
Au-delà de ce gentil divertissement donc, si vous voulez vraiment goûter à du "bon Connelly" (le vrai, celui avec Harry Bosch !) rabattez-vous plutôt sur l'excellent Deuil interdit, en poche également.

BMR & MAM - Paris - 64 ans - 8 août 2007


LES APPARENCES SONT TROMPEUSES 9 étoiles

Un petit nouveau chez Connelly, Michael Haller est un avocat de la défense attiré par l'argent, à la morale quelque peu réprochable, mais possédant un réel talent quand il s'agit de défendre un de ses clients.
Dans ce roman, c'est un richissime client qui fait appel à ses compétences. En effet, ce dernier est accusé d'avoir agressé sauvagement une prostiuée. Celui-ci ayant des moyens financiers considérables, Haller n'hésite pas à le défendre et met tout en oeuvre pour arriver à ses fins. Ce qu'il ne sait pas, c'est que cette affaire est beaucoup plus compliquée qu'elle n'y paraît, et c'est au péril de sa vie qu'il découvrira la vérité.


Une fois de plus, c'est réussi. Lire du Connelly, c'est une quasi certitude de passer un bon moment, et ce roman ne déroge pas à la règle. Un nouveau héros, une nouvelle ambiance, celle du prétoire, mais un style reconnaissable qui pour ma part me convient très bien.
Vivement les prochains !!

Ayor - - 51 ans - 17 juillet 2007


Un excellent Connelly ! 10 étoiles

Et pourtant Hyéronymus Bosch n'apparaît pas. L'auteur a travaillé minutieusement son sujet et nous fait découvrir les ressorts du système judiciaire américain. Les personnages sont convaincants et l'on ne peut se défendre d'éprouver de la sympathie pour son héros même si on trouve ses méthodes discutables.

C'est un plaisir de se laisser entraîner par les rebondissements successifs distillés par Connelly à qui on ne reprochera pas d'avoir abandonné pour cette fois son héros favori.

Tanneguy - Paris - 84 ans - 15 juin 2007


Histoire bien ficelée 8 étoiles

Le talent de Michael Connelly est, selon moi, de nous tenir en haleine tout au long de ses romans avec des intrigues qui se tiennent et sans coutures au fil blanc.
Quoique de facture classique, ce thriller judiciaire est plein de rythme et le sens des dialogue nous laisse sans temps mort et ce, sans feu d'artifice. Un bon Connelly.

Pipierre - - 64 ans - 20 mars 2007


Avocat du diable 9 étoiles

Je peux continuer à dire que Michael Connelly ne m’a jamais déçu.
C’est pourtant la première fois que je lis un de ses romans où Harry Bosh n’est pas le personnage principal.
MC démontre qu’il n’est pas seulement doué pour narrer les enquêtes d’un flic au caractère bien trempé ; il sait aussi rendre passionnantes les plaidoiries d’un avocat de la défense dans ce polar judiciaire à l’américaine sans longueur ni temps mort.

Ketchupy - Bourges - 43 ans - 18 mars 2007


Le demi frère d'Harry Bosch 8 étoiles

Et voilà donc un nouveau personnage, à n'en pas douter récurrent, dans l'univers de Connelly. Michael Haller, pour la défense, dans son costume d'avocat génial, cynique, et pas toujours très moral, est en fait un grand amoureux de justice et d'humanité.

Avec des moyens différents, il poursuit en un sens un peu le même but qu'Harry Bosch, son demi-frère dont il n'a pas connaissance (pour l'instant ? nul doute qu'il croisera Harry dans un futur procès). La devise de Bosch "tout le monde compte ou sinon personne ne compte !" pourrait être la sienne. Seule l'interprétation diffère un peu ...

Pour le reste, il est l'exact opposé de Bosch. Réfléchi là où Harry est sanguin, plus manipulateur qu'acteur, il sait maîtriser ses nerfs et attendre son heure.

Ce roman est intéressant mais diffère des autres Connelly par son rythme. On n'est pas ici dans un roman policier avec beaucoup d'action, on se rapproche plus du roman de prétoire avec pas mal de dialogues, d'affrontements verbaux et autres vices de procédures. Les détails de l'enquête elle-même étant souvent laissés aux enquêteurs/policiers travaillant avec l'avocat ou en parallèle.

Tophiv - Reignier (Fr) - 48 ans - 18 décembre 2006