La Reine Gisèle
de Nikolaus Heidelbach

critiqué par Sahkti, le 29 mai 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
L'enfant-roi
La narratrice est une petite fille qui part en vacances avec son papa pendant une semaine au bord de la mer. L'occasion pour le paternel de lui raconter une longue histoire, par petites doses, afin d'appâter l'intérêt de sa fille... mais aussi celui du jeune lecteur!
C'est le récit de Gisèle, une fillette qui voyage sur un grand paquebot. Après le naufrage de celui-ci, elle trouve refuge sur une île, où des korrigans exaucent tous ses désirs. Petit à petit, ça lui monte à la tête et la voilà rebaptisée "Reine Gisèle", les korrigans n'étant plus que des valets entièrement dévoués à son service, de plus en plus exigeant. Evidemment, ces créatures, pourtant adorables et charmantes, vont finir par se rebeller et la Reine Gisèle paiera cher ses extravagances.

Beau procédé graphique dans cet ouvrage, avec des images qui vont en diminuant au profit du texte, mettant ainsi celui-ci en valeur et il en vaut la peine. Heidelbach mène une réflexion intéressante sur les enfants-rois qui pensent que tout leur est dû, au point d'en oublier le sens même du droit et du devoir. Le fait de transposer ce comportement dans le corps d'une petite fille rescapée crée d'abord un courant de sympathie, puis rapidement de rejet, avec à la fin une méditation sur la punition qui l'attend. C'est plutôt bien vu et ça incite à coup sûr au dialogue, une belle piste pour entamer une discussion importante. A découvrir!